Journal de route de mon voyage au Cap Nord

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Mon itinéraire à vélo

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📆 Septembre 2021

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Lundi
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Mardi
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Mercredi
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Jeudi
2 · 9 · 16 · 23 · 30
Vendredi
3 · 10 · 17 · 24
Samedi
4 · 11 · 18 · 25
Dimanche
5 · 12 · 19 · 26

jeudi 30 septembre

🚴‍♂️ 70 km | ⏱️ 5h37 | 💨 12,5 km/h | ↗️ 962 m | 🌡️ 11°C | 📍 Flekkefjord 🇳🇴 → Egersund 🇳🇴

Reprise lentement mais sûrement de mon périple en direction de Stavanger. 148 km en deux jours, donc environ 75 aujourd’hui pour parcourir l’autre moitié le lendemain. La pluie est annoncée pour toute la journée, on va s’amuser. Je profite d’un super petit-déjeuner inclus dans le prix de ma nuit puis je range mes affaires et part à 11h30.

Toujours garder le sourire, même sous la pluie !

Je roule très lentement, j’ai toujours cette hantise de glisser et de tomber. Au bout de 30 km, j’arrive dans un tunnel assez incroyable.

L’ancienne route reconvertie en lieu piéton

Un petit signe m’indique de passer à côté du tunnel. Chose que je ne fais pas dans un premier temps car je ne veux pas prendre de douche froide. Je rentre dans le tunnel pour les voitures et voyant qu’il fait très sombre, je décide de faire demi-tour. Qu’est-ce que j’ai bien fait de prendre l’itinéraire vélo, j’ai failli rater le plus bel endroit du trajet !

It’s noodles time!

Sur ce passage, qui longe le nouveau tunnel il y a trois tables de pique-nique, deux emplacements pour faire un barbecue et même de l’alcool à brûler ! En réalité cet endroit était l’ancien passage des voitures avant qu’ils fassent un nouveau tunnel plus grand, sûrement pour les poids lourds. Il est presque 15h, je décide de m’arrêter ici pour manger. Les trombes d’eau tombent tandis que je mange mes nouilles saveur viande (vegan) et que je contemple ces falaises où coulent l’eau de pluie. Certaines personnes viennent dans la grotte pour contempler le paysage et lire l’écriteau affiché au mur. Une fois que la pluie ne coule plus autant, je sors. Je prends quelques photos du paysage puis reprends la route.

La suite est magnifique. Je roule sur une route quasi déserte avec en guise de cadeau, un paysage à couper le souffle. J’aperçois des oiseaux sur deux pattes sur des rochers.

Personne sur la route, c’est que du bonheur !

La pluie s’arrête le temps que je passe devant ce paysage… je crois rêver. J’aperçois la lumière du soleil au loin ce qui donne un effet magique au paysage. Je poursuis ma route et croise un troupeau de moutons qui se sentent effrayés en me voyant, je les poursuis lentement. Je rejoins ensuite la route 44 sur laquelle je roulais quand j’étais sous le tunnel. J’arrive à Egersund. Étant pas mal fatigué depuis mon passage à l’hôpital, je ne me sens pas de dormir en tente. Je regarde donc un logement pas trop cher. Je vois qu’il y a un camping à 3 km d’Egersund et que le prix est abordable : 42 euros. Souvent, sur Booking, le prix est plus cher car le site se prend une marge. L’hébergeur doit donc augmenter son prix. Je décide de me rendre directement sur place et voir le prix. En effet, une nuit dans ce que les Norvégiens appellent une « cabine », ce qui est en réalité un mobile-home, me coûte que 32 euros avec électricité, wifi et chauffage ! Je dois juste utiliser mon propre sac de couchage… mais c’est parfait ! Je signe, je paie !

Pas besoin de plus de confort que ça, c’est parfait !

La dame me dit que demain débute la saison de la pêche au homard et qu’une tempête s’y prépare… génial, c’est bon signe pour mon arrivée à Stavanger ça 😉

mercredi 29 septembre

🚴‍♂️ 54 km 🚑 20 km | ⏱️ 3h05 | 💨 17,4 km/h | ↗️ 876 m | 🌡️ 14°C | 📍Mandal 🇳🇴 → Flekkefjord 🇳🇴

Je démarre la journée avec un bon petit-déjeuner hyper complet (je commence à avoir l’habitude depuis la Suède !) puis commence à rouler à 9h15. Une grosse montée est au rendez-vous selon mon GPS, j’espère pouvoir être capable de la passer avant le repas du midi.

Parfois quand je roule, je ramasse des bouteilles en plastique et des canettes qui peuvent être échangées contre des bons d’achat dans les supermarchés. Un routier me voit ramasser deux canettes de Coca et me donne deux de ses bouteilles de Fanta. Cool le mec :p

Je devrais arriver à Stavanger dans deux jours. En effet, il me reste 224 km depuis Mandal, je n’ai donc pas de temps à perdre. Et heureusement, il n’y a pas de pluie pour le moment alors qu’elle était prévue. J’emprunte un chemin qui me fait monter sur une colline, qui me permet de couper la route et gagner du temps. La vue est splendide d’en haut. Je décide de m’arrêter pour manger.

Pour descendre de cette colline, le GPS me conseille de suivre un chemin de randonnée… hmm… fausse bonne idée mais je l’emprunte quand même. Au bout d’une dizaine de mètres, je me pose la question de revenir sur mes pas mais le vélo étant tellement lourd avec mes bagages que j’estime l’effort beaucoup trop important. Le chemin est humide, glissant et je marche à côté du vélo en maintenant mes deux mains sur les freins. Le chemin est plus long qu’il n’y paraît, je me rapproche de la route tout de même. J’arrive devant un ruisseau, sur lequel repose un miniscule pont, fait de planches en bois. J’y vais lentement mais la roue avant glisse sur la planche, je perds l’équilibre et tombe sur le ruisseau. Je ne suis pas mouillé car je suis retenu par des rondins de bois. En revanche, mon épaule gauche me fait affreusement mal. Je n’arrive plus à bouger mon bras sans souffrir… je pense qu’un os est cassé ou déboîté. Sans possibilité de bouger, j’attrape mon téléphone qui était sur mon guidon puis compose le 112. J’obtiens les secours. Je leur explique la situation en anglais, leur indique tant bien que mal ma position grâce au GPS de mon téléphone. J’arrive à obtenir les coordonnées exactes de ma position, que je leur partage. En les attendant, je me questionne sur l’avenir de mon voyage… vais-je pouvoir continuer ou l’aventure s’arrête-t-elle ici ? tout bêtement parce que j’ai fait le choix de m’engouffrer dans cette forêt alors que le sentier n’était pas du tout adapté à mon vélo ? je n’ai pas la réponse. L’ambulance arrive une vingtaine de minutes après.

À l’arrière de l’ambulance

Deux ambulanciers viennent me secourir sur le chemin de randonnée sur lequel j’étais et m’aide à marcher jusqu’au véhicule. Ils arrivent à rentrer le vélo dans l’ambulance. Ils m’amènent voir un docteur dans un premier temps, qui pense que l’os de mon épaule s’est déboîté, mais pas sûr. Nous allons à l’hôpital de Flekkefjord, qui est sur mon itinéraire pour me rendre à Stavanger. Je suis escorté là-bas.

Le docteur et les infirmières prennent soin de moi, à l’hôpital de Flekkefjord

On me passe une radio, on détecte que mon os est bien déboité (ouf car s’il était cassé ça en aurait été sûrement fini pour mon voyage !) et un orthopédiste vient me le remboîter après que l’infirmière m’ait injecté une dose de morphine. Ne pouvant pas reprendre la route et surtout camper ce soir, l’hôpital me propose de séjourner à l’hôtel pour une nuit. J’obtiens 40% de réduction, ma nuit ne me coûte « que » 90 euros. Eh oui, la Norvège c’est cher et ça se paie ! Je remercie tout le monde puis me rends à l’hôtel, situé à 600 mètres de l’hôpital.

Ces derniers jours ont été très éprouvants et je pense que ce n’est pas terminé. Ce soir je me couche après 23h car je prends du temps pour remplir ce journal et je sais que le lendemain ça sera sûrement pas facile. Je ne pense pas arriver demain à Stavanger, j’ai 138km de route, je préfère ne pas forcer sur mon épaule pour ne pas avoir de soucis supplémentaires… Je tiens le coup, j’arriverai au Cap Nord !

mardi 28 septembre

🚴‍♂️ 57 km | ⏱️ 3h03 | 💨 18,7 km/h | ↗️ 565 m | 🌡️ 17°C | 📍 Kristiansand 🇳🇴 → Mandal 🇳🇴
Vue de Kristiansand depuis l’ouest de la ville

Je visite le centre ville de Kristiansand puis je me rends à Kollectivet : un ensemble de magasins écologiques/de seconde main dont le magasin Unpacked (le magasin en vrac que j’ai énoncé le jour précédent). Je discute avec la gérante et avec une vendeuse. Cette fois-ci, les vendeuses sont bien plus bavardes ! Elles sont pleines d’énergie et de bons conseils. J’ai même été filmé par la vendeuse pour leur compte Instagram, trop classe !

La journée est très ensoleillée, c’est un plaisir de rouler sous ce soleil.

Au bout de 57 km, je décide de m’arrêter au supermarché Kiwi à Mandal. En sortant, une dame vient me parler. Elle me demande si je voyage, depuis quand, d’où je viens… les questions habituelles. Et puis elle me demande où je dors le soir, je lui réponds que je vais rouler encore un peu puis camper dans la nature. Et là, je reste stupéfait par sa phrase : « si tu veux, tu peux rester chez moi ». Une dame, de la cinquantaine, me propose de m’héberger chez son mari et elle. Je suis surpris et accepte avec grand plaisir. Je lui propose de l’attendre du retour de ses courses et d’y aller ensemble. À son retour, elle vient me revoir en s’excusant car son mari est malade et ne veut pas refiler sa maladie à un voyageur… donc fausse joie. Dommage. En remballant mes affaires je crois apercevoir cette dame au loin en train de téléphoner mais je ne suis pas sûr. Pour en être certain, je décide de passer devant elle à vélo pour ne pas avoir de regrets. C’est bien elle et elle revient vers moi, toute contente, en me disant que sa mère accepte de m’héberger et que je peux rester chez elle pour la nuit !! Je suis très content car la maladie de son mari n’était pas une excuse, elle veut vraiment que je dorme chez un membre de sa famille.

Nina et sa mère Jenny

Je passe un moment extraordinaire avec Nina, cette dame, et sa mère Jane. Le repas que m’offre Jane est une soupe aux pois avec de la viande, ça s’appelle « Ertesuppe ». C’est un plat traditionnel norvégien. Nous discutons ensuite dans le salon pendant plusieurs heures. Nina veut que je discute avec son fils Erik, qui lui aussi a fait un voyage à vélo du milieu de la côte norvégienne jusqu’à Mandal. Nous discutons une demi-heure au téléphone et Erik me propose de passer le voir quand je traverserai sa ville, qui est située à 80 km de Trondheim.
Je passe la nuit dans un super lit double, très confortable. Jane parle un peu anglais, c’est génial. Je ne pensais pas pouvoir avoir de discussions avec des personnes plutôt âgées mais la Norvège me surprend ! Elle me propose de laver et sécher mes habits, j’accepte avec joie. Seul petit bémol, Jane fume… du coup je vous raconte pas l’odeur de mes habits ! Peu importe ! Même si je n’ai pas fait beaucoup de kilomètres par rapport à ma moyenne habituelle, cette rencontre est exactement ce que je recherche dans le voyage. Merci infiniment Nina d’avoir pris l’initiative de m’inviter.

lundi 27 septembre

🚴‍♂️ 77 km | ⏱️ 4h55 | 💨 15,7 km/h | ↗️ 289 m | 🌡️ 14°C | 📍 Arendal 🇳🇴 → Kristiansand 🇳🇴

Puisque je suis à Arendal, je décide de visiter une boutique en vrac, qui s’appelle « Unpacked Butikkafé ». J’y prends un thé et achète de l’avoine et du couscous. La boutique est très belle. Les vendeurs sont sympathiques mais pas très avenants, c’est un peu dommage.

J’aime partager des conversations avec les employés de ce type de magasin. Il existe une autre boutique à Kristiansand que j’irai visiter.

Journée très pluvieuse mais je réussis à atteindre Kristiansand ! En arrivant à une dizaine de kilomètres de la ville, un cycliste se met à mon niveau en roulant puis commence à discuter avec moi.
Nous échangeons sur mon voyage, sur nos vies. Il me raconte qu’il est né à Kristiansand, qu’il a toujours habité dans le même quartier, toute sa vie ! Même son école primaire est à côté de chez lui.

J’arrive chez Erling et sa copine Lauma à presque 20h. Erling est Norvégien et Lauma Lettonienne. C’est la première fois que je rencontre une personne qui vient des pays Baltes ! Nos conversations tournent autour du veganisme et notre manière de voir la société. Erling a étudié le journalisme et a envie de réinventer ce métier en proposant du vrai journalisme d’enquête, sans titres qui attirent les regards.

dimanche 26 septembre

🚴‍♂️ 19 km | ⏱️ 1h05 | 💨 16,9 km/h | ↗️ 182 m | 🌡️ 17°C | 📍 Goderstad 🇳🇴 → Arendal 🇳🇴

J’ai mal dormi. J’ai entendu des cris d’animaux et des aboiements de chiens durant la nuit. Une chasse ? Les cris étaient horribles ! Je remballe ma tente, me fais à manger puis part aux alentours de 12h. Aujourd’hui je suis fatigué. Je n’ai pas envie de rouler. Je jette un coup d’oeil aux hôtels du coin pour faire une trêve sans me ruiner. Je trouve un hôtel à 44 euros la nuit, je trouve ça honnête. Le logement se situe à Arendal, une ville à moins de 20 km de ma position. OK, je décide de me rendre directement à l’hôtel.

En arrivant à Arendal j’entends les cigales chanter. Waouh, je me sens comme à la maison.

J’ai très bien fait de ne pas réserver sur Booking.com car en arrivant, je me rends compte que la réservation peut se faire sur leur site et que c’est 6 euros moins cher qu’en passant par Booking. En réalité il n’y a personne dans l’hôtel. L’accès du bâtiment est sécurisé par un code que l’on reçoit par SMS. Même chose pour ma chambre. Enfin ma « chambre »… ma cabine quoi :p

Quel plaisir de se poser dans cette mini cabine et flâner toute la journée 🥰

Demain j’arriverai à Kristiansand, cinquième plus grande ville du pays ! Je serai hébergé par Erling et sa copine 🙂

samedi 25 septembre

🚴‍♂️ 85 km | ⏱️ 4h40 | 💨 18,3 km/h | ↗️ 1 334 m | 🌡️ 15°C | 📍 Stathelle 🇳🇴 → Goderstad 🇳🇴
Mette (à droite) et Helge à Stathelle

Leur maison est magnifique. Elle donne sur la mer. D’ailleurs la chambre où j’ai dormi est très spacieuse et le lit est trèèès confortable.

Plus tôt dans la matinée, Helge appelle un de ses amis qui est vendeur à Intersport pour lui demander s’il a un porte-bagage arrière. Affirmatif ! Nous nous rendons donc là-bas. Grâce à lui, la main d’oeuvre m’est offerte. Je paie simplement l’équipement qui me coûte 45 euros, pas très cher.

Helge avec son ami vendeur à Intersport

Avec ce beau temps, j’en profite pour laver avec de l’eau et du savon mon vélo. Je redécouvre la couleur originale de la chaîne et de la cassette ! Incroyable, moi qui croyais que tout était noir, eh bien non, tout était argenté ! Pour les remercier de leur gentillesse et du coup de pouce à Intersport, je leur offre une bouteille de vin Côtes du Rhône.

Aujourd’hui c’est soleil toute la journée ! 15°C, je décide de rester en t-shirt et short.

J’avais prévu hier soir de poser ma tente à un endroit près d’un lac puis d’aller manger au chaud dans une station service Circle K. La journée se déroule plutôt bien, je commence à avoir un peu frais en début de soirée donc je mets ma veste puis continue à rouler jusqu’à atteindre ce fameux lac. Je voulais manger dans la station service avant puis ensuite poser ma tente. Et là, stupeur. La station service que je voyais sur Google Maps n’existe pas ou plus ! Je suis sous le choc. Je décide d’aller directement poser ma tente près du lac et de manger dans ma tente. J’apprends le lendemain que la station service est en réalité 1,5 km plus haut et qu’elle est fermé… aucun regret ? Un peu quand même.

vendredi 24 septembre

🚴‍♂️ 89 km | ⏱️ 5h25 | 💨 16,4 km/h | ↗️ 943 m | 🌡️ 12°C | 📍 Holmestrand 🇳🇴 → Stathelle 🇳🇴

Allez c’est reparti ! Je vais sûrement enchaîner plusieurs jours sans pause pour avancer le plus vite possible.

Ma passion : manger mon plat bien au chaud dans les boutiques des stations essence

Le matin est très pluvieux, j’ai peur pour la suite. Je décide de m’arrêter dans cette station service, de me faire chauffer mon plat à l’extérieur puis de venir le manger à l’intérieur. Heureusement que la suite de la journée s’éclaircit.

J’arrive chez mes hôtes Mette et Helge à 19h45. Adorables comme ils sont, ils m’ont préparé des hamburgers végétariens avec des pommes de terre. Un des frères de Mette a fait un voyage à vélo du Cap Nord jusqu’au Cap le plus au sud en Afrique en 2010. Il voulait arriver pour la finale de la coupe du monde. Je regarde l’album photo de son voyage, ça donne envie ! J’explique à Helge et Mette que mon porte-bagage arrière est cassé et que je souhaite un nouveau. Helge me propose de m’accompagner demain à Intersport. J’accepte avec plaisir.

jeudi 23 septembre

🚴‍♂️ 78 km | ⏱️ 4h37 | 💨 16,9 km/h | ↗️ 744 m | 🌡️ 12°C | 📍 Oslo 🇳🇴 → Holmestrand 🇳🇴

Au lieu de partir le 24, je décide de partir un jour plus tôt. Je ne réalise pas trop que la route est longue et que l’hiver arrive vite. Ici à Oslo il fait 12°C, une bonne température pour vélo-randonner 🙂

Je vérifie que je n’ai rien oublié chez Øystein puis je claque la porte. Au moment de partir, je sens une résistance sur ma roue arrière. Je mets du temps à réaliser jusqu’à ce que…

Je n’aurais pas dû laisser monter cette fille sur mon porte-bagage à Copenhague… 🙄

Alors là je sais pas trop comment faire et changer de porte-bagage maintenant ce n’est pas possible ! Je décide d’employer la magie des serre-tout en plastique qui m’ont toujours dépanné. Heureusement, ça me permet de faire tenir le porte-bagage et de repartir un peu plus sereinement.

Les feuilles deviennent orange, c’est l’automne !

La route cyclable 1 (eurovélo 12) est super bien balisée. Pas besoin du GPS pour me guider.

Une jardinière avec qui j’ai sympathisé au musée Asker

Ce soir c’est camping ! Je pose ma tente près de la mer dans la ville Holmestrand. Demain je serai chez l’habitant dans une ville qui s’appelle Stathelle 🙂

mardi 21 au 22 septembre

Achats et visite de la ville et des musées | 📍 Oslo 🇳🇴 

J’adore Oslo. Je trouve la ville silencieuse. En effet, en Norvège, plus de la moitié du parc automobile est électrique et ça se ressent ! Il y a énormément de Tesla. D’ailleurs, c’est le pays où il y a le plus de Tesla au monde. La ville est propre, les pistes cyclables sont nombreuses et vu que la ville n’est pas très grande, la nature est juste à côté ! C’est ce que j’ai remarqué en me rendant aux musées Kon-Tiki et du Fram. J’ai traversé un parc qui ressemble à un champ alors que j’étais toujours à Oslo ! J’ai trouvé ça incroyable pour une capitale européenne. Le musée Kon-Tiki m’a été conseillé par Joakim à Göteborg et celui du Fram par Øystein. Je décide de prendre une entrée valable pour les deux musées (ils sont juste à 50 mètres l’un de l’autre).

Pour la faire brève, Kon-Tiki est le nom du radeau de l’équipage de Thor Heyerdahl, un des plus célèbres aventuriers de l’histoire. Son expédition la plus connue est celle du Pacifique en 1947 sur ce radeau en bois de balsa. Il voulait prouver que les descendants des habitants de la Polynésie étaient venus par l’Amérique du Sud et non pas l’Asie comme l’avait démontré la communauté scientifique. Cette dernière jugeait cette expédition de folie et conseilla vivement à Thor de ne pas la faire. Il n’en fut rien. Kon-Tiki partit du Pérou et passa cent jours dans le Pacifique. Il arriva à bon port et surprit tout le monde, ce qui a fait du radeau et de l’équipage de Thor, la navigation la plus célèbre de Norvège. Finalement Thor Heyerdahl n’a pas réussi à prouver que les habitants avaient de la descendance sud-américaine même si cela pouvait être possible.

Le deuxième musée, Fram, traite des différentes expéditions nordiques en Arctique et en Antarctique effectuées par des navigateurs norvégiens.

Je reçois mon nouveau duvet de la marque Marmot, modèle Never Summer. Il me permet d’être au chaud jusqu’à -12 °C et dans le pire des cas jusqu’à -40°C ! J’espère ne jamais aller jusque là ! Sur le site Finn.no, qui est le Leboncoin norvégien, je trouve une nouvelle enceinte portable : la JBL Clip 4. J’ai actuellement la Clip 3 mais le son commence à saturer après ses diverses chutes… (avant mon voyage bien sûr). La fille qui la vend se situe à une vingtaine de kilomètres d’Oslo. Je décide de faire un aller-retour en vélo.

Je laisse le duvet que Gun-Britt et Lennart m’ont donné chez Øystein. Je m’achète des chaussures étanches de randonnées qui me coûtent presque 160 euros. Je préfère dépenser mon argent dans du matériel et des vêtements chauds plutôt que dans des restaurants et des hôtels hors de prix. J’achète même une tente Hilleberg Akto, marque très réputée en Scandinavie, que je trouve également sur Finn. Elle me coûte 5650 NOK avec les frais de port (550 euros à ce moment-là). Cependant, la personne vend sa tente depuis Trondheim. Je suis obligé de payer le vendeur à distance et lui demander d’envoyer la tente. Le souci c’est que je ne sais pas si je peux faire un virement depuis un de mes comptes bancaires sachant qu’ils sont en EUR et pas en NOK. La solution la moins coûteuse que j’ai trouvé est de retirer le montant total en liquide, de le donner à mon hôte et qu’il fasse lui un virement bancaire. Heureusement Øystein accepte de m’aider sans souci et le virement est fait ! Deuxième petit souci, c’est où recevoir la tente ? Sachant que j’aimerais quitter Oslo le 23 septembre, il faut que je trouve un autre endroit où récupérer cette tente et pouvoir me débarrasser de l’ancienne. Hors de question de jeter ou vendre ma tente MSR Hubba Hubba NX qui m’a mille fois sauvé ma vie. Il faut que je trouve un hôte à Stavanger ou Bergen, ce sont les deux plus grandes villes sur ma route. Bref, je verrai ça plus tard 😉

lundi 20 septembre

🚴‍♂️ 82 km | ⏱️ 4h38 | 💨 17,7 km/h | ↗️ 967 m | 🌡️ 10 °C | 📍 Kåde 🇳🇴 → Oslo 🇳🇴

Je me réveille à 7h30, histoire de ne pas attirer trop l’attention du voisinage. Je quitte le cimetière à 9h30, plutôt tôt pour une fois !

Bel itinéraire dans la forêt

J’arrive à 16h30 à Oslo. La ville me paraît très moderne, avec un quartier construit récemment. En témoignent ces vidéos de mon arrivée :

Je suis très content d’arriver dans la capitale norvégienne, c’est un soulagement et un réel exploit pour moi. Mon objectif premier était d’arriver en Norvège depuis Marseille, c’est chose faite. Maintenant la prochaine étape va être de rejoindre Bergen, deuxième ville de Norvège, en longeant toute la côte Atlantique. J’ai le temps car 1 500 km séparent les deux villes !

J’arrive chez mon hôte Øystein qui vit dans le centre d’Oslo. J’ai eu de la chance de trouver un logement dans le centre de la capitale. Même si son appartement est petit et que nous partageons la même pièce pour dormir (pas le même lit bien sûr !), ça reste du luxe pour moi !

J’avais pris une photo de nous deux mais malheureusement le fichier a été corrompu et j’ai dû le supprimer… très déçu. Je prévois de rester quatre nuits qui se transformeront en trois nuits.

dimanche 19 septembre

🚴‍♂️ 88 km | ⏱️ 4h36 | 💨 18,9 km/h | ↗️ 891 m | 🌡️ 11 °C | 📍 Ed 🇸🇪 → Kåde 🇳🇴

Je suis tellement excité d’arriver en Norvège ! Je ne suis plus qu’à 8,5 km de la frontière, c’est dingue !

Tellement heureux d’arriver en Norvège !!

Ça y est, c’est fait ! 2800 km de parcourus à vélo pour atteindre la Norvège depuis Marseille ! Qui l’eut cru ? Eh bien moi ! haha

Je trouve les gens plus souriants, plus heureux. Je reçois des sourires quand je passe devant les piétons, je me sens mois comme au Danemark ou en Suède !

Je passe dans la ville de halden et je découvre complètement par hasard la forteresse. Je décide de la traverser et de prendre quelques clichés. Je vais dans un supermarché ouvert le dimanche, Joker et y achète des oeufs, du lait et du pain. La monnaie en Norvège est la Couronne Norvégienne. À ce moment-là, 1 € = 10,2 NOK, facile, je divise par 10 pour connaître le prix en euros 🙂

Sur la route je rencontre un auto-stoppeur Suisse ! Vraiment trop drôle. Je m’arrête quelques instants pour discuter avec lui et voir si le stop fonctionne ici (même si je connais la réponse haha). Il ne se rend qu’à 20 km donc ce n’est pas si loin.

Ce soir je ne sais pas où dormir. Je pensais peut-être demander aux habitants si je pouvais poser ma tente dans leur jardin et voir s’ils m’offriraient l’hospitalité. Finalement je décide de chercher un coin reculé pour ne pas avoir le bruit des véhicules à côté de mon oreille cette nuit ! En empruntant une petite route, je passe devant un cimetière. Je réfléchis et me dis que ça peut être intéressant de poser ma tente dans le cimetière. Je partirais tôt le matin pour ne pas déranger le personnel d’entretien. Ici il y a une église et une chapelle. Je tape à leurs portes pour demander l’autorisation mais personne. Logique, nous sommes dimanche soir, il est 18h30. Je prends la décision de planter ma tente sur la pelouse à côté des tombes. Je n’ai pas peur du tout mais j’ai peur qu’on me remarque le lendemain matin… je décide d’écrire sur un petit papier que je reste qu’une nuit et que je repars le lendemain. Je fais le tour du cimetière et je remarque que les toilettes sont ouvertes. C’est un petit local placé à l’intérieur du cimetière et à l’extérieur de l’église. Elles sont d’une propreté impeccable, il y a de l’électricité et du chauffage. Et tout à coup une idée fuse dans ma tête : et pourquoi je ne dormirais pas là tout simplement ? C’est propre, chauffé, il y a de l’électricité, j’ai de l’eau et des toilettes… que demander de plus !? Je fonce démonter ma tente et place toutes mes affaires à l’intérieur à l’exception de mon vélo que j’attache à l’extérieur. Meilleure idée du siècle. Même pas besoin de tente, je gonfle mon matelas et me mets dans mon sac de couchage ! Je verrouille la porte de l’intérieur et bonne nuit !

La meilleure chambre d’hôtel gratuite au monde !

samedi 18 septembre

🚴‍♂️ 86 km | ⏱️ 4h30 | 💨 19 km/h | ↗️ 836 m | 🌡️ 12 °C | 📍 Vänersborg 🇸🇪 → Ed 🇸🇪
Le petit-déjeuner adapté au cycliste que je suis

Je quitte la maison de Gun-Britt et Lennart autour de 12h. Le petit-déjeuner était bien copieux, parfait ! Je pars visiter la ville de Vänersborg puis le lac Vänern et en profite pour m’acheter une bombe pour nettoyer mes composants de vélo.

Le lac Vänern

La route est très agréable. J’aperçois des biches dans les champs, c’est magnifique. J’essaie de les prendre en photo mais mon appareil n’a pas un super zoom… et vu que ce sont des animaux peureux, je n’arrive pas à les approcher sans qu’ils décanillent. Du coup avoir des photos de points marrons ne m’intéressent pas !

Ce qui me surprend en Suède, c’est cette fixette pour les vieilles voitures américaines. J’en croise pas mal sur la route, j’ai l’impression qu’il y a une fascination pour les États-Unis et leurs anciennes voitures. Je n’ai pas de photo mais je suis sûr qu’on peut en trouver sur le web.

Un brin de soleil, un abri tout mimi, la photo !

Je termine ma journée sur une touche magistrale. La frontière de la Norvège n’est plus très loin et je suis tout excité d’y être ! À un peu moins de 10 km de la frontière, je passe devant un magnifique lac et un abri en bois. Je ne peux que m’arrêter ici et passer la nuit dans l’abri. En plus, il y a des toilettes sèches, parfait !

vendredi 17 septembre

🚴‍♂️ 89 km | ⏱️ 5h26 | 💨 16,3 km/h | ↗️ 702 m | 🌡️ 10 °C | 📍 Göteborg 🇸🇪 → Vänersborg 🇸🇪

Mon colis est prêt à être envoyé. Ici en Suède les postes n’existent plus. Tout se passe dans des magasins. Évidemment la poste classique existe toujours, je ne suis pas obligé de passer par un transporteur privé du type DHL ou UPS. Je dis au revoir à Wej et Joakim et me dirige vers le bar tabac pour envoyer mon colis. 4 kg, 40 euros ! Je m’y attendais niveau prix mais cela ne m’a pas surpris plus que ça. Je me préparais au pire mais 40 euros j’ai trouvé ça honnête.

Klas à Göteborg

Je rencontre Klas lorsque je change mes patins de frein. Cet homme me propose son aide, que je refuse dans un premier temps car je peux y arriver seul. Finalement j’accepte. Il me dit qu’il a longtemps travaillé dans un magasin de vélo, donc je lui fais confiance et j’accepte de me faire aider. Nous sympathisons énormément. Klas a 56 ans, semble être handicapé car il a une béquille et a du mal à marcher. Je sens le cœur pur de cet homme. J’ai beaucoup apprécié son aide et nous avons beaucoup discuté, sûrement une heure. Il m’a donné des conseils pour ne pas avoir les pieds mouillés : mettre des sacs en plastique autour de mes chaussures. Ensuite, il m’a presque ordonné de lubrifier les pièces qui sont en rotation sur mon vélo, cela me permet de gagner en longévité. J’achèterai du lubrifiant dès que possible.

Dès qu’il y a un endroit couvert, je me pose et mange !

J’ai eu le vent de face pendant tout le trajet, même s’il n’était pas très fort, je roulais plutôt lentement. La deuxième partie du trajet s’est faite sur une route sans piste cyclable, il y avait souvent des montées et des descentes, cela m’a beaucoup fatigué. Surtout que je m’étais couché tard et levé tôt.

Gun-Britt (à gauche) et Lennart chez eux à Vänersborg

J’arrive à 19h30 chez Gun-Britt et Lennart. Un couple de la soixantaine d’années hyper sympathique. Je suis accueilli avec un grand sourire autant que par Gun-Britt que par Lennart, c’est très plaisant après presque 90km de vent de face ! Ils m’ont préparé un repas au four, fait maison, avec des patates douces, des aubergines avec du fromage et des tomates dessus, et des aubergines avec des champignons cueillis par eux-mêmes dans la forêt !! Gun-Britt était institutrice à l’école primaire et Lennart biologiste. Nous avons beaucoup de points communs concernant le voyage, notamment le fait de prendre l’avion et aller d’un point A à un point B en ratant tout ce qu’il y a entre. Tout ce qu’ils disent m’intéresse beaucoup et je pose plusieurs questions. Ce sont des personnes qui ont la joie de vivre et ça fait énormément plaisir d’être hébergé de cette manière. Lennart me montre comment faire un feu dans la cheminée afin que je puisse en faire un en pleine nature en Norvège (ou à un autre endroit) s’il ne fait pas trop humide. Gun-Britt a préparé un gâteau fait maison avec des courgettes ! Il était excellent !! Nous parlons des différences entre les Norvégiens et les Suédois comme notamment le fait que la Norvège a fermé ses frontières avec la Suède pendant le Covid. Cela a, selon Gun-Britt, mis un froid entre les deux nations.

Dernière chose : hier j’ai donné mon sac de couchage à un magasin de seconde main qui tentera de le vendre. Du coup plus de sac de couchage car j’en ai pas acheté un hier. Je commande finalement le Marmot Never Summer qui est moins cher en ligne et le fait livrer à Oslo, chez mon hôte Warmshowers. Le sac de couchage 3 saisons me permet de me sentir à l’aise jusqu’à -12°C. Cependant, je n’avais pas pensé en laissant mon sac de couchage au magasin du comment je ferai pour dormir les deux nuits du 18 et du 19 ! J’explique mon problème à Gun-Britt et Lennart, et par une gentillesse extrême, sans que je n’ai absolument rien demandé, Lennart me donne un de ses anciens sacs de couchage qu’il n’utilise plus. Je suis sauvé !

jeudi 16 septembre

Achat d'habits chauds et préparation du colis à envoyer en France | 📍 Göteborg 🇸🇪

mercredi 15 septembre

🚴‍♂️ 33 km | ⏱️ 1h30 | 💨 21,4 km/h | ↗️ 166 m | 🌡️ 20 °C | 📍 Fjärås Bräcka 🇸🇪 → Göteborg 🇸🇪
J’adore camper au bord d’un lac

Je me lève plutôt tard, à presque 11h. Je n’ai que 33 km pour rejoindre Göteborg. Enfin une courte journée de vélo qui va me permettre de visiter la ville ! La veille, j’avais contacté sur Instagram une cyclotouriste qui voyage régulièrement à vélo avec son compagnon. Par chance, elle se trouve à Göteborg jusqu’à vendredi, comme moi ! Nous décidons de nous rencontrer à 14h devant la cathédrale de la ville. Tiphaine, de son pseudo Littlemisspedals, a écrit un livre sur son grand voyage en Europe et en Afrique. Je suis enchanté de faire sa connaissance ! Elle a accepté si rapidement, sans la moindre hésitation !
Je me délecte des quelques donuts qui me restent (OK, j’en ai mangé 6 hier soir, aucun jugement svp ! haha) et je prends la route. Il fait gris mais il ne pleut pas, et ça, c’est superbe !

Je retrouve Tiphaine devant la cathédrale comme convenu. Nous prenons un café, partageons un crumble aux fruits rouges pendant que nous échangeons sur nos différentes expériences. Tiphaine est une personne simple, très courageuse et hyper sympathique. C’est le genre de personne avec qui vous vous entendez bien dès les premiers mots échangés. La drôle de coïncidence c’est que Tiphaine est hébergé chez un gars en Warmshowers, tout comme moi, mais le plus surprenant c’est qu’il habite dans la même rue que mes hôtes !

Tiphaine et moi en train de savourer une bonne bière chez son hôte à Göteborg

Après ces presque quatre heures d’échanges passionnants sur nos aventures, je vais chez mes hôtes Wej et Joakim. Wej est Thaïlandaise et Joakim Suédois. Ils sont super gentils. Je passe un incroyable repas en leur compagnie. Je reçois énormément de conseils sur mon futur trajet en Norvège, notamment concernant les habits à me mettre. Ils ont habité à Östersund, au nord de la Suède pendant plusieurs années, ils sont donc plus habitués au froid. À Göteborg le climat est plus tempéré, il ne neige quasiment jamais. Je me sens tout de suite bien accueilli, c’est la première fois que je ressens une connexion comme celle-ci.

Joakim et Wej en république d’Artsakh

Demain j’ai beaucoup de choses à faire : mettre à jour mon blog, m’occuper de papiers administratifs, m’acheter un nouveau duvet, une veste et peut-être d’autres accessoires pour le froid de la Norvège. Enfin, envoyer un colis avec des cadeaux pour ma famille et mes amis ainsi que des affaires que je juge inutile. À moi de jouer, l’aventure ne fait que commencer !!

mardi 14 septembre

🚴‍♂️ 65 km | ⏱️ 3h19 | 💨 19,7 km/h | ↗️ 362 m | 🌡️ 17 °C | 📍 Gödestad 🇸🇪 → Fjärås Bräcka 🇸🇪

Départ de chez Simon et Ann. Je dis au revoir au couple de Taïwan ainsi qu’à Ann. J’étais intrigué quant à l’origine d’Ann. Elle n’était pas blonde comme la plupart des Suédoises, mais brune. J’ai donc émis l’hypothèse qu’elle avait des origines étrangères.

Au moment de partir, elle décide de garder un souvenir de mon passage en me prenant en photo devant un petit écriteau “Warmshowers” à l’extérieur de la maison ; trop mignon. La photo est postée sur leur page instagram. C’est à ce moment-là que je comprends qu’Ann est en réalité États-unienne. Plus précisément d’origine hispanique… c’est bien ce qui me semblait, elle n’est pas Suédoise !
La veille, j’ai demandé à Simon s’il connaissait un bel endroit à voir sur la route et un emplacement où camper. Il me conseilla de visiter le Château de Tjolöholm et de camper près du lac Lygnerm, à Fjakas Bräcka.
La pluie s’est arrêtée de tomber lorsque j’ai commencé à pédaler, parfait ! J’enlève mon pantalon et me mets en short !

Je m’arrête le midi dans une pizzeria : pizza + boisson incluse + crudités à volonté : 9,70e ! C’est honnête. Je croise un autre cyclotouriste que je salue. En continuant ma route je croise une boutique d’objets divers. Je décide d’y faire un tour pour acheter quelques cadeaux que j’enverrai à Göteborg le 16 septembre. J’achète deux bougies qui sentent bon, une pour mon amie Margot et une autre pour ma sœur Diane.

En voyageant au Danemark et en Suède, je remarque que de moins en moins de gens me disent bonjour quand je croise un.e autre cycliste. Les gens évitent de croiser les regards, c’est assez perturbant. Je ressens la froideur de la Scandinavie. En revanche, quand j’échange quelques mots avec les gens, ces derniers sont très gentils, mais ça s’arrête là. Ça me change de la Via Rhôna où j’avais gardé un excellent souvenir. L’avantage, qui peut être un inconvénient, c’est qu’ici, comme au Danemark, tout le monde parle super bien anglais. C’est un avantage pour comprendre et être compris mais un inconvénient car je fais moins d’efforts pour apprendre leur langue. Je peux simplement lire les panneaux et remarquer des similitudes avec le danois et plus loin l’allemand.

Sur la route pour rejoindre le château, je m’arrête à ce que je crois être un petit producteur de fruits et légumes. J’achète une confiture de pommes (qui est en réalité une confiture d’oranges. « orange » se dit « apelsin », d’où ma confusion avec « apple ») aromatisée à quelque chose dont je ne comprends pas le nom. Les fruits et les légumes sont pour la plupart importés et emballés dans du plastique, dommage, pour moi c’est non merci. Le marchand n’accepte pas la carte bancaire (première fois depuis très longtemps !) je décide de me débarrasser de mon billet de 20 euros. Le vendeur me rend des billets en couronne suédoise.

Le château est très atypique. Il est complètement différent d’un château français : beaucoup plus petit, moins de détails architecturaux, des pierres ressemblant à des briques. En revanche je trouve ça très intéressant de pouvoir découvrir un nouveau style. Le château date du XIXe siècle donc relativement récent. Je visite le jardin et m’y repose une heure. La mer au loin me fait rêver.

Je prends la route pour rejoindre le lac mais avant, je passe faire des courses. Je craque et m’achète 8 donuts/beignets (un peu moins de 6 euros les 8), du pain, du brie de la marque président (3,5 euros) ainsi que des haricots rouges en conserve et du maïs. Je trouve un bel endroit pour camper, juste devant le lac, c’est très joli. Je monte ma tente, déploie mon sac de couchage, mon matelas et toutes mes affaires pour que tout soit prêt lorsque j’irai me coucher. Je mange sur une table de pique-nique bancale mais je me régale !

Bonne nuit les copains !

lundi 13 septembre

🚴‍♂️ 114 km | ⏱️ 6h12 | 💨 18,4 km/h | ↗️ 441 m | 🌡️ 18 °C | 📍 Båstad 🇸🇪 → Gödestad 🇸🇪

10h du matin : « Allo!? » . Encore cet homme qui vient m’importuner…
– I’m leaving soon.
– « When? »
– I’m preparing my stuff, I’m leaving….
– « Okay! ». Insupportable. En quoi je gêne sur ce terrain orné d’arbres et de vide ? Rien, il veut juste me faire ch*er. Bref, cela me permet de remballer mes affaires et de partir plus rapidement. Sur la route, quelques kilomètres après, je trouve un endroit avec des toilettes toutes propres et une prise à l’intérieur pour le sèche-mains !! Géniaux ces Suédois. Je branche mon téléphone et mange les restes du buffet d’hier. Ça sera mon brunch. J’étais censé dormir en tente ce soir mais mon hôte de demain m’a dit que le 14 septembre il rentrerait tard le soir. Je décide de me rendre chez lui directement aujourd’hui. J’ai 113 km au total. Long, mais faisable.

Mon itinéraire longe la côte ouest de la Suède, je suis la route 1. Plus je roule et plus je trouve la Suède belle. J’aperçois une réserve naturelle au bord de la mer, je décide de m’y arrêter pour contempler le magnifique paysage.

Je reprends la route. J’arrive finalement à 20h chez Simon et sa compagne Ann. Ils hébergent un couple de Taïwanais, faisant l’inverse de mon trajet.

Maison de Simon et Ann

Simon a construit lui-même sa maison, quel talent.

dimanche 12 septembre

🚴‍♂️ 103 km ⛴️ 5 km | ⏱️ 5h08 | 💨 20,1 km/h | ↗️ 578 m | 🌡️ 18 °C | 📍 Copenhague 🇩🇰 → Båstad 🇸🇪

Ça y est, je quitte enfin Copenhague. Une longue semaine à rencontrer des gens de différents horizons, à explorer la ville et découvrir la culture danoise. Je dis au revoir à Aleks, attends que la pluie s’arrête et remonte sur selle. Qu’est-ce que ça fait du bien !!

Sur ma route se trouve le musée Louisiana. Un très célèbre musée d’art moderne créé en 1958. Il est particulier car les oeuvres sont exposées en extérieur et en intérieur. Je décide de m’y rendre et de passer 3h à explorer le musée de fond en comble. Tellement agréable de se poser en extérieur et de contempler la vue sur la mer.

Pour rejoindre la Suède, je dois prendre un ferry à Elseneur qui amène à Helsingborg, en Suède. Après avoir fait la traversée, je me fais contrôler par une douanière. Petit malentendu gênant car pour me demander d’arrêter elle tend la main vers sa gauche. Je n’ai pas compris qu’elle voulait que je m’arrête, je pensais qu’elle voulait me faire un “check”. Oui car vu que je suis le seul à voyager à vélo sur le bateau, je pensais qu’elle voulait me faire un signe d’encouragement. Le malentendu est très gênant ! Finalement elle me pose les questions traditionnelles, à savoir si j’ai de la drogue, qu’est-ce que je fais en Suède, où est-ce que je me rends… mais à aucun moment elle m’a demandé ma carte d’identité ni mon Pass Sanitaire.

Je roule jusqu’à la ville de Ängelholm où je décide de m’arrêter pour manger. Je trouve un restaurant asiatique avec buffet à volonté pour environ 17 euros. En rentrant, j’essaie de négocier le prix du repas en parlant de mon voyage. Malheureusement le boss n’est pas présent ce soir et la serveuse ne peut pas me faire de réduction. Pas grave. Je vais me servir à manger, beaucoup ! Au moment de me resservir, les autres employés me posent des questions sur mon voyage : « tu es parti quand ? où est-ce que tu vas ? ». Je prends le temps de leur répondre et je sympathise. Vers la fin du repas, un client regarde mon vélo et me parle en suédois. Je lui réponds que je parle anglais et que je voyage à vélo. Je lui dis que je suis parti de France. Il me répond qu’il connaît la France. « Léion étranière » . Légion étrangère en français. En réalité cet homme est resté six années à Capri, en Corse. Je lui dis que je viens de Marseille, il connait Aubagne, qu’il prononce « Aubang » . Je lui raconte qu’après la Norvège je devrais aller en Finlande puis me rendre dans les pays baltes. Il me regarde, fait un roulement des yeux vers le côté et me dit « Be careful ». Je lui réponds « be careful of what? ». « Be careful » me répond-il. Il me mime une personne armée d’un pistolet. « Estonia, Lithuania, dangerous » . Je suis un peu étonné, je ricane car je n’ai pas vraiment peur. Il est très sérieux, il s’inquièterait même pour moi. Au même moment, une employée vient me remettre un pilon de poulet. « For your trip, take this piece of chicken with you » . Trop aimable ! Et puis elle me demande si je vais en Finlande ensuite, je lui réponds positivement. En réalité, elle étudie à Oulu, et son copain qui est aussi un employé, l’accompagne. Je prends leur contact car je risque de passer à Oulu par la suite. Vient ensuite une autre employée qui me donne une boîte avec les sushis restants. Je vais bien manger demain moi ! J’ai l’impression que les gens qui connaissent des périodes dures dans leur vie ou qui vouent leur vie à une patrie ont davantage peur. Mon hôte de Copenhague Aleks fait de la lutte et est conservateur dans sa manière de voir les choses, il avait très peur pour moi quand j’ai repris la route. Ce Monsieur avait aussi peur pour moi.

Finalement, je quitte le restaurant à 20h. Je suis à 73km, je décide de rouler jusqu’à la plage, qui est à 27km d’ici. Je roule de nuit avec ma lampe frontale. Le temps est bon et la route est très humide, il a dû pleuvoir il y a peu. Je m’arrête à 103 km. Je trouve un terrain entre plusieurs maisons où déployer ma tente. L’herbe est bien tondue, c’est parfait.
23h, quelqu’un se rapproche de ma tente avec sa lumière et commence à me parler.
– « Allo!? »
– Yes, do you speak English?
– « Yes, it’s a private area, camping is forbidden »
– Ooh sorry I didn’t know, I leave tomorrow morning
Quelqu’un est venu avec sa lampe torche pour me faire une remarque, à 23h !! Je ne savais pas que c’était un endroit privé, aucun panneau ne l’indiquait. La journée a été longue mais très enrichissante. J’ai vraiment bien fait de parler de mon voyage à la serveuse, ça m’a permis de sympathiser avec un couple que je pourrais sûrement revoir à Oulu, en Finlande !

vendredi 10 au 11 septembre

Dernières sorties avant le départ vers la Suède | 📍 Copenhague 🇩🇰

jeudi 9 septembre

Auto-stop à l'aller et train au retour | 📍 Copenhague 🇩🇰 → Malmö 🇸🇪

Seul jour de la semaine très ensoleillé, je décide de me rendre à Malmö en auto-stop. Malmö est une ville de Suède reliée par un pont depuis Copenhague. Je décide de me rendre à l’aéroport puis de lever mon pouce. Je laisse mon vélo attaché à un poteau d’une station service et embarque avec moi un petit sac à dos.

Comme à l’ancienne, le pouce levé !

Après avoir attendu 40 minutes, ce sont finalement des Allemands qui m’embarquent jusqu’à Malmö. Deux amis qui font un voyage au Danemark et en Suède avec un van. 30 kilomètres séparent Copenhague de Malmö.

Le retour ne se passe pas comme prévu, le stop ne marche plus ! Je patiente 1h30 devant l’entrée de la voie qui mène à Copenhague mais impossible d’avoir un ride. Vu que je devais rejoindre un groupe d’amis ce soir, je décide de prendre le train. 12 euros le trajet, rien que ça !

samedi 4 au 8 septembre

Repos, rencontres, sorties et visites de musées | 📍 Copenhague 🇩🇰

Gaëlle me fait rencontrer quelques amis à elle dont Marielle. Une fille très intelligente et qui a un grand sens de l’humour. Grâce à Marielle, je rencontre énormément de personnes étrangères dont Aleks. Un Bulgare de 23 ans qui a quitté son pays pour apprendre le danois et aider financièrement sa mère. Un jeune homme pour qui j’ai beaucoup de respect. Nous nous rencontrons tous dans un parc et je passe la majorité du temps à discuter avec d’autres personnes qu’avec Aleks. Avant de partir du parc, je discute brièvement avec Aleks et il me propose de m’héberger le temps qu’il faudra. Je le remercie énormément et le rejoindrai mardi soir.

vendredi 3 septembre

🚴‍♂️ 92 km | ⏱️ 5h19 | 💨 17,3 km/h | ↗️ 419 m | 🌡️ 21 °C | 📍 Ugledige 🇩🇰 → Copenhague 🇩🇰

Le temps est fantastique ! Je me dois de le préciser à chaque fois que c’est le cas ! Quand vous roulez, la météo devient tout de suite très importante. Est-ce que c’est un vent provenant de l’ouest ? ou bien de l’est ? à combien souffle-t-il ? pleut-il demain ? Ce sont plein de questions que nous, cyclotouristes, nous nous posons régulièrement !

L’heure du repas du midi est proche, nous faisons un arrêt pour manger. Je remarque des poubelles de tri appartenant à un particulier, mais ayant des déchets qui prennent de la place, je décide de les déposer tout de même. Une dame qui habite dans la maison à laquelle appartiennent les poubelles me demande si je cherche quelque chose. Je lui demande simplement si je peux poser mes déchets dans ces bennes. Gentiment, elle me montre comment elles fonctionnent et m’autorisent à les déposer. En retournant voir Gaëlle, je remarque que la dame nous observe, nos vélos et nous. Nous entamons une discussion et elle nous invite chez elle.

Cette dame vit avec son mari et son chien depuis peu dans cette maison. Ils ont quitté une grande ville pour venir s’installer au calme dans la campagne. Ce n’est pas la première fois qu’elle discute avec des cyclistes qui s’arrêtent au bord de sa maison, nous ne sommes donc pas les seuls à manger ici !

Après nous avoir rempli les bouteilles et offert un Coca-Cola, nous repartons direction Copenhague ! Une grande ligne droite jusqu’à Køge, la plus grande ville sur notre route, puis un super vent de dos, nous booste à fond ! Je fais du 30 km/h sur plusieurs kilomètres, je me sens hyper bien.

Une photo digne d’une carte postale d’un lieu paradisiaque, c’est la mer Baltique

Je sais que Gaëlle aime bien se baigner. Personnellement je suis assez frileux mais ça ne me dérange pas de prendre le soleil ! Nous faisons une petite halte sur la plage, déserte.

Autour de 17h30, nous arrivons à Copenhague. Nous allons dormir dans une auberge de jeunesse pour les trois premières nuits. Gaëlle repartira lundi matin et moi je compte rester une semaine pour découvrir et profiter de la capitale Danoise que je ne connais absolument pas !

jeudi 2 septembre

🚴‍♂️ 97 km ⛴️ 19 km | ⏱️ 6h15 | 💨 15,5 km/h | ↗️ 397 m | 🌡️ 23 °C | 📍 Lütjenbrode 🇩🇪 → Ugledige 🇩🇰

Mon mal de ventre commence à passer petit à petit. Je reste persuadé que mon estomac me joue des tours et que la fatigue y est pour quelque chose.

Un stand où vous pouvez laisser des sous et acheter ce qui est proposé ; ici, des pommes de terre

Ça y est, la frontière du Danemark n’est plus très loin ! Nous avons campé à une vingtaine de kilomètres de l’embarcadère. Nous empruntons cet itinéraire car Gaëlle a un temps imparti pour effectuer son voyage. Lorsque j’avais tracé ma route, j’avais prévu de passer uniquement par les frontières terrestres. Finalement, j’ai pu découvrir Lübeck, je ne regrette pas du tout.

Le fameux panneau européen que je cherche à chaque fois :p

Quarante-cinq minutes de traversée en ferry et nous voilà arrivés à Rødby au Danemark !

Au bout de presque 100 km, nous arrivons près d’un lac. Peut-être la possibilité de poser la tente et commencer à préparer à manger. Nous découvrons pour la première fois ce qui ici se fait appeler « shelter ». C’est un endroit où il est autorisé de camper et où très souvent sont mis à disposition une table de pique-nique, des toilettes sèches (avec du papier !!) et une hutte pour poser la tente en cas de mauvais temps. Nous décidons tous les deux de nous installer ici et d’y passer la nuit 🙂

Un shelter très sympa au Danemark

mercredi 1 septembre

🚴‍♂️ 78 km | ⏱️ 4h59 | 💨 15,7 km/h | ↗️ 466 m | 🌡️ 21 °C | 📍 Lübeck 🇩🇪 → Lütjenbrode 🇩🇪
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