Journal de route de mon voyage au Cap Nord

⬅️ OctobreAccueilDécembre ➡️
⬅️ Oct.AccueilDéc. ➡️

Mon itinéraire à vélo

Cliquez sur les icônes pour plus d’infos 🙂

itineraire Itinéraire prévu velo Vélo 🚲 ferry Ferry ⛴️ train Train 🚆 vehicule Véhicule 🚗🚌

📆 Novembre 2021

LundiMardiMercrediJeudiVendrediSamediDimanche
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
2930
Lundi
1 · 8 · 15 · 22 · 29
Mardi
2 · 9 · 16 · 23 · 30
Mercredi
3 · 10 · 17 · 24
Jeudi
4 · 11 · 18 · 25
Vendredi
5 · 12 · 19 · 26
Samedi
6 · 13 · 20 · 27
Dimanche
7 · 14 · 21 · 28

mardi 30 novembre

🚴‍♂️ 12 km 🚆 400 km | 📍 Vaasa 🇫🇮 → Helsinki 🇫🇮

lundi 29 novembre

Repos chez Jessica et Johannes en Warmshowers | Vaasa 🇫🇮

dimanche 28 novembre

🚴‍♂️ 75 km | ⏱️ 4h46 | 💨 15,8 km/h | ↗️ 242 m | 🌡️ -16°C | 📍 Jussila 🇫🇮 → Vaasa 🇫🇮

Je trouve une famille pour m’héberger deux nuits à Vaasa. Une ville à 75 km au sud de ma position. Le mari me dit qu’un couple de Français seront aussi là. Je suis hyper étonné ! Il me donne leur numéro de téléphone et je les contacte immédiatement pour leur proposer d’y aller ensemble. Anaïgue et Florian acceptent avec plaisir.

Le froid est bel et bien présent !

Nous nous retrouvons à un croisement de la route principale autour de 10h.

Photo prise par Florian lors de notre rencontre

Il fait extrêmement froid, la température affiche -17 degrés. Mes gants ne me tiennent pas suffisamment au chaud, je tremble, je ne me sens pas bien pour rouler. Malheureusement nous sommes dimanche et la majorité des commerces sont fermés, je ne sais pas où nous allons manger. Fort heureusement, sur la route je vois une petite église dans un bâtiment moderne. Je ne réfléchis pas à deux fois et rentre.

L’église que j’ai vue depuis la route

Je laisse mon vélo visible pour que mes deux partenaires puissent voir que je me suis arrêté. En entrant, je croise quelqu’un. Je lui demande poliment si je peux rester ici cinq minutes histoire de me réchauffer. La personne accepte et me propose même de venir profiter du porridge qu’il leur reste du repas de Noël de la veille. Je suis frigorifié et j’ai du mal à me réchauffer même si le lieu est chaud.

L’appareil photo est tellement froid de l’intérieur que de la buée se forme sur l’objectif. Anaïgue, Florian, Marie et Peter.

Il reste 35 km à faire avant d’arriver à Vaasa. Un Monsieur de l’église me donne ses gants bien plus chauds que les miens. Ils sont fourrés de laine, ça devrait m’aider à garder mes mains au chaud.

Malgré des gants plus chauds, mes mains se refroidissent et la fin du trajet est très dure. Je tiens le coup et nous arrivons aux alentours de 19h30 chez Johannes et Jessica.

jeudi 18 au samedi 27 novembre

Repos dans une maison de campagne (Airbnb) | Jussila 🇫🇮

Pendant ce séjour, je me pose pas mal de questions sur la suite de mon voyage… j’ai beaucoup aimé me rendre jusqu’au Cap Nord parce que j’avais un objectif à atteindre. En revanche, l’objectif de rentrer chez moi m’enchante moins et mon moral descend à vitesse grand V au fil des jours. Le fait de rester seul me replonge dans ma dépression. Tout d’un coup, j’ai un éclair de génie. Je me souviens du site Workaway qui propose de trouver un volontariat dans le monde entier. Je regarde les offres en Finlande : baby-sitting, entretien d’Huskies, aide à la ferme… c’est pas que c’est inintéressant mais je n’ai pas envie ni de garder des enfants ni de rester dans le froid. Je décide de regarder vers ma prochaine destination : l’Estonie. Et là, je tombe sur une offre qui correspond parfaitement à ce que je recherche : un volontariat dans une auberge de jeunesse ! L’établissement est à Tartu, c’est la deuxième ville d’Estonie et c’est aussi une ville très étudiante ! C’est d’ailleurs là-bas que les jeunes qui m’avaient vu au Cap Nord étudient ! Je décide d’écrire ma plus belle lettre de motivation et j’envoie. Le lendemain matin je reçois une réponse positive : YES ! Je propose à l’auberge de jeunesse écologique (eco-hostel) de commencer le lundi 6 décembre et de passer un mois avec eux. C’est accepté ! Je suis très content et remotivé à reprendre le vélo !

mercredi 17 novembre

🚴‍♂️ 75 km 🚆 170 km | ⏱️ 4h27 | 💨 16,8 km/h | ↗️ 140 m | 🌡️ 3°C | 📍 Kempele 🇫🇮 → Jussila 🇫🇮

Pour les 11 prochains jours, je vais loger dans une maison que j’ai louée sur Airbnb. J’ai avec moi ma Nintendo Switch, je vais m’arrêter pour jouer au dernier jeu Pokémon Diamant Étincelant et Perle Scintillante avec mon ami Luca (Phirrux) et le diffuser en direct sur ma chaîne Youtube.

Je quitte ma chambre d’hôtel le matin et prends le train jusqu’à Kokkola. Là je m’arrête dans un restaurant qui m’a été recommandé sur un site web et je visite le « vieux quartier » Neristan :

J’arrive à Jussila, dans la maison que j’ai louée pour onze nuits. C’est une maison qui jouxte une ferme.

mardi 16 novembre

🚆 200 km 🚴‍♂️ 12 km | 📍 Muurola 🇫🇮 → Kempele 🇫🇮

En début de matinée, j’entends un bruit de tapotement de clavier d’ordinateur. Ça me réveille et je réalise qu’un rongeur grignote de la nourriture dans mon sac. J’aperçois le trou dans mon sac en tissu par lequel il est passé : coriace ! Je remue le sac mais ne vois pas le rongeur, il a dû rapidement prendre la fuite. Je me rendors et me réveille à 9h30. Je quitte la maison à 10h30 et part en direction de la gare de Muurola pour me rendre à Oulu.

Vu que j’ai trois heures d’avance, je vais dans un petit restaurant au bord de la route. Je demande si je peux avoir un burger ou une pizza et le restaurateur me dit qu’ils proposent que des “lounas”. Qu’est-ce que c’est qu’un lounas ? Au début je crois à un fruit de mer, donc je cherche la traduction. En réalité ça signifie “déjeuner”. Oui d’accord, je veux déjeuner, mais que me propose-t-il dans ce cas ? Des pommes de terre, carottes, des crudités et du porc. J’accepte en demandant de ne pas me mettre de porc. Je peux faire tranquillement ma toilette puis recharger mon téléphone. Je prends le train à 13h28 à Muurola pour une arrivée à 15h43 à Oulu. J’ai réservé une nuit à Kempele, une ville à 10 km au sud d’Oulu car tout est hors de prix. J’irai à vélo depuis la gare

lundi 15 novembre

Repos dans une cabane en pleine forêt | 📍 Muurola 🇫🇮

C’est ma journée balade en forêt. Je me réveille tout doucement à 10h, j’ai très bien dormi. Je sors faire ma balade vers 13h30. Je reste une demi-heure puis retourne à la cabane. Cette fois-ci, je dois faire un feu qui me réchauffe. Je réitère et après plus d’une heure d’essai, le feu prend et reste ! Je rajoute du bois assez régulièrement. La cabane devient de plus en plus chaude, c’est très agréable. Je me couche à 22h30, il fait même un peu trop chaud !

Mew en train de contempler le feu que j’ai lancé 🙂

dimanche 14 novembre

🚴‍♂️ 34 km | ⏱️ 2h10 | 💨 15,7 km/h | ↗️ 154 m | 🌡️ -5°C | 📍 Rovaniemi 🇫🇮 → Muurola 🇫🇮
La Laponie est trop belle

Je quitte Rovaniemi pour faire l’hermite dans la forêt pendant deux nuits. Dominic m’a conseillé d’aller à Muurola qui se situe à 25 km au sud de Rovaniemi.

Dans la forêt se trouve une hutte où l’on peut faire un feu. Je décide de rester deux nuits dans cette maison.

Lorsque j’arrive il y a personne. Je trouve un banc tout autour, une grande table, un poêle et puis deux lits superposés. Parfait ! Je m’y installe. Il fait très froid, j’essaie de faire un feu pour me chauffer mais sans grand succès. Je m’enmitoufle dans mon duvet pour rester au chaud.

samedi 13 novembre

Visite de la ville et du village du Père Noël | 📍 Rovaniemi 🇫🇮

Bienvenue dans la capitale de la Laponie : Rovaniemi. La ville n’a rien d’exceptionnel en soi, c’est la nature qui l’entoure qui est extraordinaire.

Je retrouve Rasim et Pauline, nous mangeons ensemble dans le centre-ville de Rovaniemi puis nous nous rendons au musée Arktikum. Lorsque le soleil se couche, c’est-à-dire à 16h, nous allons au village du père Noël.

Le soir nous sommes allés au Café & Bar 21 et j’ai commandé cette boisson typique de Finlande !

Le Glögi, une spécialité finlandaise avec de la cannelle

vendredi 12 novembre

🚌 284 km |📍 Ivalo 🇫🇮 → Rovaniemi 🇫🇮

jeudi 11 novembre

🚴‍♂️ 73 km | ⏱️ 4h24 | 💨 16,6 km/h | ↗️ 417 m | 🌡️ -3°C | 📍 Kaamanen 🇫🇮 → Ivalo 🇫🇮

Le froid est quand même bien présent. Il y a une différence entre les températures au-dessus de 0 et celles au-dessous. Je quitte ce magnifique chalet où j’aurais aimé rester un peu plus longtemps (mais 61 euros la nuit !), je prends des photos du lac gelé et des arbres puis je reprends la route.

Je vais continuer de rouler jusqu’à Ivalo et le lendemain je prendrai un bus pour Rovaniemi. Je suis la route nationale E75 jusqu’à arriver à Inari. Je m’arrête pour manger dans un supermarché lorsque j’entends parler français. Ce sont deux amis qui voyagent ensemble en Finlande pendant une semaine : Rasim et Pauline. Ils se rendront également à Rovaniemi par la suite, je décide de prendre leur contact pour aller visiter le village du Père Noël ensemble.

J’arrive à Ivalo à 18h20, et me pose directement dans ma cabine. En roulant en Finlande, je remarque que les véhicules sont un peu moins prudents qu’en Norvège et qu’ils ont le klaxon plus facile !

mercredi 10 novembre

🚴‍♂️ 91 km | ⏱️ 6h18 | 💨 14,4 km/h | ↗️ 781 m | 🌡️ -4°C | 📍 Karasjok 🇳🇴 → Kaamanen 🇫🇮

Aujourd’hui c’est visite de Karasjok et passage de la frontière finlandaise à vélo.
Karasjok est une petite ville de 2500 habitants, dont 80 % de la population est Sami. La différence de paysage et de culture est totalement différente par rapport au reste de la Norvège que j’ai pu découvrir. Même encore plus qu’entre le nord et le sud de la Norvège. J’ai l’impression d’être dans une forêt avec quelques maisons et des routes. Tout semble plus sauvage.

C’est ce que je remarque également en me dirigeant vers la Finlande. Je passe la frontière autour de 12h. Je suis désormais en Laponie ! En Finlande il y a une heure de plus qu’en Norvège donc ce qui signifie que le soleil va se coucher un peu plus tard mais que je perds une heure pour aujourd’hui !

Le passage de la frontière entre la Norvège et la Finlande !

J’ai réservé un chalet pour ce soir et demain, à Kaamanen et à Ivalo. Je m’arrête à un supermarché à la frontière pour manger. Ça me fait tout bizarre de voir les prix en euro, des petites sommes par rapport aux centaines de NOK que je voyais. En mangeant, un homme vient me parler. Il s’appelle Nils et vit pas loin d’ici, en Norvège. Il est Sami.

Nils, l’homme joyeux

Je dois me dépêcher car en passant la frontière j’ai gagné une heure, mais le soleil, lui, se couche bientôt ! Nils a énormément de choses à dire. Il parle plutôt bien anglais pour son âge du coup il enchaîne les phrases et je n’arrive pas à le stopper haha

J’aime beaucoup ce mini monument à la frontière

J’ai environ 70 km à faire sur une route où il y a rien ! Que dalle ! Il est presque 14h, le soleil se couche. Je roule le reste du trajet pendant la nuit. J’évite de justesse une chute en me reprenant après un dérapage non désiré. J’arrive à environ 19h à mon chalet et devinez quoi.. il y a un sauna à l’intérieur !

Trop du bien de se poser dans un sauna après une longue journée de vélo 🙂

mardi 9 novembre

🚌 237 km | 📍 Honningsvåg 🇳🇴 → Karasjok 🇳🇴

Ça y est, c’est le départ. Je fais un dernier câlin à ma voisine Judith puis roule jusqu’à Honningsvåg. Je prends le bus qui va jusqu’à Olderfjord. J’ai tout de suite plein d’émotions qui remontent en revoyant toute la route que j’ai parcourue pendant deux jours. Notamment le tunnel du Cap Nord de 7 km et puis Repsvåg là où j’ai dormi avec les travailleurs Polonais. C’est dingue parce que quand je suis sur le vélo je suis content de rouler et là quand je suis dans le bus je suis content de ne pas être à l’extérieur. Assez contradictoire. J’arrive à Karasjok, le chauffeur de bus me conseille de dormir au camping et m’y amène. En arrivant à la réception, je remarque des bois de rennes et des chiens huskies. L’ambiance est complètement différente du reste de la Norvège, je me sens dans un autre pays. Finalement la nuit est à 100 euros, je décide d’aller voir ailleurs. En cherchant sur Google Maps, je trouve un motel, je décide de m’y rendre et d’y réserver une nuit. Lorsque j’arrive à l’endroit, je rencontre Katri, une dame Belge de Flandres qui vit avec son mari et ses deux fils. Elle m’explique qu’elle vit dans cette maison et que le motel est en face. Katri m’invite même à manger des lasagnes ce soir… j’accepte évidemment ! Nous discutons longuement avec ses deux fils. Ils s’appellent Kurt et Jonas, ils ont 16 et 14 ans et parlent plusieurs langues : le néerlandais, l’anglais, le sami et le norvégien. Pour leur âge je les trouve très avancés, très cultivés. Après deux heures de repas et de conversations toutes les unes les plus intéressantes, je vais dans ma chambre. 30 euros la nuit, c’est 70 % moins cher que le camping !

lundi 8 novembre

🚴‍♂️ 53 km | ⏱️ 4h14 | 💨 12,3 km/h | ↗️ 1 278 m | 🌡️ -3°C | 🔁 Honningsvåg 🇳🇴 → 🏁 Cap Nord

C’est le jour J !! Aujourd’hui je serai au Cap Nord ! Le point le plus au nord d’Europe ! Enfin ! Je laisse le maximum de bagages dans le chalet, je prends un sac-à-dos avec le nécessaire, une bouteille d’eau et c’est parti !

J’ai 26 km car le chalet est plus près que la ville d’Honningsvåg. Il y a un sacré dénivelé pour y parvenir. Ça rend le défi encore plus dur et palpitant !

Je mets presque 3h pour faire ces 26 km. À quelques kilomètres d’arriver, trois bus de touristes me dépassent. Tout d’un coup je réalise que je ne serai pas seul à arriver et ça me démoralise un peu. J’arrive enfin au Cap Nord, après avoir bravé la tempête de neige, le vent de face et une route où je n’apercevais même plus le goudron ! Ça y est, mon objectif d’y arriver à vélo est atteint. Je suis très heureux. J’arrive à exactement 11h55. Je me dirige quand même rapidement vers le bâtiment pour me mettre au chaud parce que oui je ne vous apprends rien, il fait très froid ! Je me pose à l’intérieur et directement un groupe de jeunes arrive. Ils m’ont dépassé en voiture sur la route et étaient impressionnés par mon voyage. Ce sont quatre étudiants qui se sont rencontrés en Erasmus à Tartu en Estonie. Ils viennent de Slovaquie et de Pologne. Je leur propose d’aller à l’extérieur et de se prendre en photo.

Vu que j’ai tout mon temps et que la galerie ferme à 15h, j’en profite pour faire quelques achats, visiter le musée, la grotte et déambuler dans la neige.

Je quitte le Cap Nord à 14h50, il fait nuit noire. Le retour est moins amusant. Bien qu’il y ait énormément de pentes et un vent arrière, je ne vois pas grand chose à cause du blizzard. Pendant la descente je glisse et tombe sur les fesses. Heureusement rien de cassé, j’ai vraiment eu peur. Je dérape plusieurs fois par la suite mais arrive à freiner à temps sans tomber. Les derniers kilomètres jusqu’au chalet sont horribles. Vu que je descends constamment, je ne pédale pas donc je ne me réchauffe plus. Mes mains sont congelées. Lorsque j’arrive à mon logement, j’entrevois ma voisine par la fenêtre. Elle me voit également et ouvre la fenêtre pour discuter. Et là, c’est le fou rire ! Je vais vous raconter pourquoi ! En fait Judith s’est aussi rendue au Cap Nord aujourd’hui et elle m’a vue depuis son bus à deux kilomètres du Cap. Elle me raconte qu’au moment où elle célèbre son ascension par une coupe de champagne, elle me voit porter mon vélo devant le globe. Et du coup elle me filme !

Le propriétaire, Frode, lui avait dit que je voyageais à vélo et que j’étais parti depuis Marseille. Du coup elle savait clairement que c’était moi. Ça m’a énormément fait rire. Je lui propose de poser mes affaires chez moi puis de la rejoindre dans son chalet pour poursuivre notre discussion. Elle accepte. Nous passons quatre heures à discuter de nos voyages et nos vies. Elle s’appelle donc Judith, elle est Allemande, journaliste, a 36 ans et voyage en Scandinavie en transports en commun depuis qu’elle s’est disputée avec ses parents à Hambourg. Judith voyage avec sa guitare. Elle me joue un morceau de Guns N Roses et chante en même temps. L’ambiance qui règne dans ce chalet est magique. J’apprécie tellement ce moment. Je trouve Judith formidable, je suis fasciné par sa vie telle que me la raconte. Nous passons un bon moment ensemble à enchaîner les tasses de thé et à manger la pâte d’amande que j’avais trouvée dans la poubelle haha

Avec Judith ma voisine !

Je prévois la suite de mon itinéraire. Je vais finalement aller à Karasjok en bus puis le lendemain reprendre mon vélo et rouler jusqu’en Finlande. J’ai vraiment envie de traverser la frontière à vélo plutôt qu’en bus. Je me rendrai jusqu’à Inari à vélo puis le lendemain jusqu’à Ivalo. De cette localité je prendrai le bus jusqu’à Rovaniemi. Ensuite, je verrai bien.

dimanche 7 novembre

🚴‍♂️ 57 km | ⏱️ 4h30 | 💨 13 km/h | ↗️ 359 m | 🌡️ -2°C | 📍 Repvåg 🇳🇴 → Honningsvåg 🇳🇴
Ma petite chambre privée gratuite

J’ai rendez-vous à 13h à Honningsvåg avec le propriétaire du chalet. Il m’emmènera ensuite en voiture vers le chalet. Je n’ai même pas l’occasion de revoir Irek et Mickael le matin, du coup je leur écris un petit mot puis leur laisse mes réseaux sociaux. 7h30, il fait plutôt beau, pas de neige. 8h, la neige tombe. Je quitte le bâtiment à 8h20 et tout est blanc ! Je n’avais pas vu autant de neige que depuis la route entre Skaidi et Olderfjord.

C’est toute une épreuve de rouler sur de la neige

Fort heureusement pour moi, le vent n’est pas fort. Je passe par le tunnel du Cap Nord, qui relie l’île au continent. C’est un tunnel de 6 870 mètres, plutôt impressionnant parce qu’il est très pointu.

Tellement heureux d’arriver là avec ce temps magique !

Il descend pendant 3,5 km puis remonte la même distance. La remontée est dure. Je fais plusieurs pauses. La vue est prenante. Toutes ces montagnes enneigées, la mer et les maisons aux murs rouges parsemées par-ci par-là, le paysage est magnifique.

Je suis de plus en plus content de me rapprocher de mon objectif. C’est très satisfaisant de rouler par ce temps et se dire que je suis à moins de 100 km de mon but. Je me sens vraiment bien. J’arrive à 12h30 à Honningsvåg, je fais un tour par le supermarché REMA 1000 pour fouiller une poubelle. J’y découvre beaucoup de salades, des fruits et de la pâte d’amande, parfait. Je rejoinds Frode devant la banque pour le payer en espèces puis nous partons au chalet.

L’endroit est juste magnifique. Situé au bord de la mer, avec une vue sur les montagnes. L’intérieur est très cosy, parfait après avoir pédalé plusieurs jours sans réelle pause. J’y serais même resté plus longtemps ! Il n’y a pas d’eau courante, je dois utiliser l’eau de mer pour la chasse et de l’eau douce pour le reste. Frode me dit que dans le chalet voisin loge une journaliste Allemande. Bien, j’irais peut-être lui rendre visite ce soir ou demain. Je me mets à l’aise et prépare ma journée de demain…

Le coucher du soleil depuis l’intérieur de mon chalet

samedi 6 novembre

🚴‍♂️ 71 km | ⏱️ 6h06 | 💨 11,6 km/h | ↗️ 503 m | 🌡️ 0°C | 📍 Skaidi 🇳🇴 → Repvåg 🇳🇴
Le local où j’ai dormi

Lorsque je me réveille, je jette un coup d’oeil par la fenêtre et je remarque que tout est blanc de partout ! Il a neigé la nuit et la route est recouverte entièrement de neige. Certes c’est beau mais pas très pratique pour rouler à vélo. Je sors très difficilement de mon duvet, me mets mes deux manteaux, mes chaussures puis je me rends à la cafétéria pour me changer dans les toilettes au chaud.

Photo de la station service

Je quitte Skaidi à 11h, je dois rejoindre Olderfjord qui est à 22 km d’ici. Pareil qu’hier, il y a rien entre les deux localités. Première fois que je roule sur de la neige avec en petit bonus une tempête de neige ! Un vent fort et de la neige, un petit blizzard comme je les aime (ou pas). J’arrive à Olderfjord et m’y arrête pour manger et aller aux toilettes. J’en profite pour m’acheter du chocolat et d’autres aliments énergétiques puis reprends la route. Il est même pas 14h et la nuit commence à tomber… la route jusqu’à Repvåg est longue.

Finalement, après 4h de pédalage quasiment non-stop, j’arrive dans la petite localité de Repvåg. Il y a une église à l’entrée dont je fais le tour pour voir si elle est ouverte. Négatif. Au même moment, je lève la tête vers le ciel et découvre une aurore boréale comme je n’en ai jamais vue ! Elle est d’une telle puissance ! Je vois les couleurs changer, passer du rouge au rose puis au vert. C’est un spectacle vivant que je n’oublierai jamais.

Je remonte sur mon vélo et me dirige vers l’hôtel que j’avais repéré quelques jours auparavant sur Google Maps. Évidemment, il est fermé. En revanche, il y a un gros bâtiment éclairé de l’intérieur. Je fais le tour et je vois quelqu’un à l’intérieur. Je lui fais des signes pour qu’il sorte me parler. Il ouvre la fenêtre et je commence à lui dire que je suis un cycliste, que je vais au Cap Nord et que je ne sais pas où dormir ce soir. Au même moment, une autre personne arrive derrière et je capte qu’ils ne comprennent pas l’anglais. Du coup je sors quelques mots de norvégien “sykkel, nordkapp” et “sleep” en mimant un oreiller. Ils acceptent ! Je suis trop trop content. Je fais le tour et entre dans le bâtiment. En réalité ce sont des employés Polonais qui travaillent ici, c’est leur logement de service. Ils sont très bien lotis ! Il y a une immense cuisine ouverte avec deux éviers, deux fours, un îlot central, un sauna et plusieurs chambres à l’étage avec salle de bain et toilettes intégrées. Ils s’appellent Irek et Mickael et ils sont adorables ! Je discute même avec le fils d’Irek en visio. Il s’appelle Dominik et habite à Cracovie ! Je lui propose qu’on se rencontre quand j’irai en Pologne, il est entièrement d’accord ! Je suis même nourri par une soupe polonaise ainsi que du thé. Je suis repu et en même temps très content de pouvoir dormir au chaud cette nuit. Ma dernière nuit avant d’arriver au chalet que j’ai loué pour deux nuits près de Honningsvåg.

vendredi 5 novembre

🚴‍♂️ 91 km | ⏱️ 5h05 | 💨 17,8 km/h | ↗️ 937 m | 🌡️ 0°C | 📍 Alta 🇳🇴 → Skaidi 🇳🇴
Jolie fresque sur la maison. J’apprécie la piste cyclable également

Je quitte Alta à 9h30, il ne neige pas, c’est maintenant ou jamais. Je fais un tour devant l’église originale de la ville puis me dirige vers la « route de la mort » comme je l’appelle.

La cathédrale des aurores boréales, à Alta

Juste avant que la civilisation ne se fasse rare, je m’arrête à Coop Prix. Je fouille dans un premier temps les poubelles et je découvre une quantité énorme de pain, donuts et autres viennoiserie. J’en prends une quinzaine avec moi et en mange quelques uns sur le tas. Je profite des toilettes propres du magasin puis commence à monter la pente. Pendant que je pédale, j’entends quelqu’un me klaxonner… c’est Marc-Etienne que j’avais rencontré sur le bateau pour les Lofoten ! Il s’arrête quelques centaines de mètres plus tard et nous racontons un peu nos aventures depuis la dernière fois. Il arrivera au Cap Nord aujourd’hui alors que pour ma part ça sera dans trois jours ! On voit bien la différence entre la voiture et le vélo !

Un joli lac gelé

La route de la mort commence par une montée plutôt rude. Je roule à 7-8 km/h, pas exceptionnel mais je n’ai pas le choix. Entre les pneus cloutés, le vent et le poids de mes bagages, je ne peux guère faire mieux. Lorsque j’arrive sur le plateau de la route de la mort, c’est paisible. Tout est enneigé et c’est plat. Et en effet, il y a rien ! Des petits arbustes, des étendues d’eau gelée et une route sans fin. Alors qu’il est presque 13h30, je m’arrête devant un châlet inhabité pour me mettre à l’abri du vent glacial. Je mange les wraps que j’avais préparés la veille, me mets des chaufferettes aux pieds car je ne sens plus mes orteils du pied droit et repars.

J’ai du mal à me réchauffer car le vent est très fort. J’alterne entre la main droite dans la poche puis la main gauche pour me les réchauffer. La difficulté augmente de jour en jour, c’est surtout challengeant mentalement plutôt que physiquement. À un moment donné, je me sens chaud et avec le vent favorable, accélère et garde une allure autour des 22 km/h. Je suis tout excité d’arriver à Skaidi, le croisement entre la E6 (la route sur laquelle je roule) et la 94, car c’est ici que se trouve une station service avec un restaurant dans lequel je serai au chaud !

Une fois arrivé, je me jette dans la boutique pour me réchauffer et me pose à une table. Je ne consomme pas mais me pose simplement.

La question maintenant est : où dormir ce soir ? Il y a bien un hôtel mais 110 euros la nuit c’est non merci. Je fais un tour des lieux, ne trouve aucun endroit où loger donc je tente de négocier le prix de la chambre à l’hôtel de luxe. J’arrive à obtenir 30 euros de réduction sauf que le prix de la nuit n’est pas de 110 euros comme j’avais vu sur leur site mais 130 euros ! Du coup la réduction tombe à 100 euros, ce qui reste hors de prix pour moi. Je leur dis que je vais y réfléchir puis m’en vais. En continuant à chercher, je découvre un petit local fermé par une barre métallique qui peut s’ouvrir. Je décide de passer la nuit dedans.

Il fait froid car ce n’est pas du tout isolé mais je suis à l’abri du vent et des intempéries. Alors oui j’ai également ma tente mais je n’y suis pas fan et avec ce temps, je n’ai pas envie de camper. Si je n’ai pas du tout le choix je le ferais bien sûr. La nuit se passe relativement bien, demain direction Repvåg, une minuscule localité à 60 km de Honningsvåg. J’ai eu l’idée, quelques jours avant, de réserver deux nuits à Honningsvåg. Pourquoi ? Vu que la ville est à 35 km du Cap Nord, j’avais pensé à laisser mes affaires dans la chambre que je louerai puis me rendre au Cap Nord sans bagages. J’ai trouvé un petit chalet de 18 m² pour 50 euros la nuit. C’est vraiment pas cher par rapport au prix d’une chambre d’hôtel. Je réserve donc deux nuits.

Voici où j’ai passé la nuit ! haha

jeudi 4 novembre

🚴‍♂️ 97 km | ⏱️ 6h26 | 💨 15 km/h | ↗️ 800 m | 🌡️ 1°C | 📍 Burfjord 🇳🇴 → Alta 🇳🇴

Aujourd’hui je dois atteindre la ville d’Alta. C’est la plus grande municipalité du nord après Tromsø. Je serai hébergé par Adam, un Hongrois à la vie de bohème qui change régulièrement de pays. Actuellement il vit et travaille dans une ferme et il me propose l’hospitalité ainsi que des œufs et du lait à volonté ! Je l’ai rencontré sur Warmshowers.

Je me rapproche du Cap Nord, Alta est la dernière grande ville du nord

La route se passe sans encombre jusqu’à ce que j’arrive au tunnel d’entrée de la ville. Celui-ci est interdit aux cyclistes alors qu’il ne fait qu’1 km. J’hésite longuement à l’emprunter car le détour est de 13 km… je ne veux pas avoir d’amende donc je fais le détour. Une route plutôt horrible, verglacée évidemment, qui monte et contourne la grande montagne.

Petite pause sur la route verglacée

Après une heure de détour, j’arrive enfin sur la route principale. Je roule aussi vite que possible jusqu’à Alta. Je m’arrête à un supermarché pour acheter de la nourriture et du chocolat de la marque Freia (équivalent Milka) pour mon hôte puis arrive à la ferme. Je suis exténué. Je me cuisine des wraps, échange quelques histoires avec Adam, faire bouillir les 5 œufs qu’il m’offre puis pars me coucher.

L’appartement d’Adam, en plein dans une ferme

Je m’endors avant 23h et ça fait du bien ! Demain je vais emprunter une route déserte pendant plusieurs dizaines de kilomètres. C’est une zone où les arbres ne poussent plus et où il n’y a aucune habitation. J’appréhende un peu mais les conditions climatiques sont favorables donc GO !

mercredi 3 novembre

🚴‍♂️ 98 km | ⏱️ 6h50 | 💨 14,4 km/h | ↗️ 1 238 m | 🌡️ 3°C | 📍 Djupvik 🇳🇴 → Burfjord 🇳🇴
Quelle vue de bon matin

Ce soir j’ai prévu de dormir dans un hôtel que j’ai repéré sur la carte mais dont je n’ai pas beaucoup d’informations. Je prends la route et après une trentaine de kilomètres, j’arrive devant un tunnel interdit aux cyclistes. Évidemment, je ne renouvelle pas la mauvaise expérience que j’ai eue à Førde et emprunte l’ancienne route. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis que tout le sol était verglacé ! Une épaisse couche de verglas qui rend le pédalage très compliqué.

La route est complètement verglacée !

J’emprunte tout de même la route puis m’arrête à un endroit pour mettre mes pics au-dessous de mes chaussures. Je m’étais acheté ces pics à XXL à Trondheim au cas où je doive marcher sur du verglas. Ça tombe à pic (lol) car c’est une vraie patinoire ! Au même moment un utilitaire arrive dans le sens contraire au mien, je lui fais signe d’arrêter. Le véhicule s’arrête, j’explique au conducteur que c’est très dur pour moi de continuer sur cette route, sachant qu’elle fait 7 km ! Il me dit que le reste de la route après 1 km est beaucoup plus praticable. Je lui fais confiance et reprends la route mais à pied. Au bout de 1,5 km je dirais, la route est en effet en bien meilleure condition et je peux donc reprendre le pédalage !

La deuxième partie de la route !

Un peu plus tard, je m’arrête au bord du fjord pour manger. Soudain j’entends un souffle qui provient de la mer, je regarde et je remarque deux orques qui nagent tranquillement.

Pas facile de les avoir en photo

Ils plongent assez régulièrement pour chasser le hareng, la saison a commencé ! J’avais vu sur des groupes Facebook que les orques étaient arrivés dans le fjord de Skervøy et c’est le fjord devant lequel je suis. Je reste bouche bée devant tant de spectacle. Je ne vois pas entièrement les orques, je les vois simplement remonter à la surface puis plonger. Après une quinzaine de minutes, je range mes affaires et reprends la route, il fait si froid quand je ne bouge pas ! Je me réchauffe à partir de 5 km de pédalage environ. J’arrive à Sørstraumen, là où je pense trouver l’hôtel. En réalité j’apprends que les cabines sont réservées aux travailleurs qui construisent le tunnel dans la montagne. Car oui, je suis passé par une montagne avec un col à 400 mètres d’altitude, pas évident celui-ci. Je me demandais justement pourquoi ils n’avaient pas construit un tunnel pour couper toute cette partie. Après plusieurs tergiversions, je quitte le lieu pour aller à Burfjord, la localité à 20 km d’ici avec une nouvelle montagne à passer. Il fait nuit noire, la batterie de ma lampe frontale est quasiment morte, je roule dans les ténèbres ! Lorsque j’arrive à Burfjord, je vais directement au supermarché Coop Prix puis demande au caissier s’il connaît un endroit où je peux dormir. Il demande à sa collègue car il vient d’emménager récemment dans le coin mais aucun logement dans les environs. Voyant que j’étais perdu, Eirik, le caissier, me propose très gentiment l’hospitalité. J’accepte avec joie.

Eirik et Helena, des personnes adorables

Eirik habite avec sa femme Helena dans une très grande maison à 200 mètres du magasin. Eirik a 35 ans et Helena 30. Je passe une super soirée avec eux puis me couche aux alentours de minuit. Car oui, le supermarché ferme ses portes à 22h donc je devais attendre cette heure pour aller cher Eirik. Nous avons des conversations intéressantes. Il me dit qu’il adore son confort avec sa maison, son canapé et sa télé mais qu’à la fois il aimerait vivre un peu comme moi, il trouve ça très enrichissant. Eirik et Helena attendent un enfant, je suis très content pour eux.

mardi 2 novembre

🚴‍♂️ 91 km | ⏱️ 5h30 | 💨 16,5 km/h | ↗️ 758 m | 🌡️ 6°C | 📍 Tromsø 🇳🇴 → Djupvik 🇳🇴

Je dois dire au revoir à Mana, Simone et Matthieu. J’ai passé 4 jours merveilleux en leur compagnie. Je me suis senti comme à la maison avec des gens qui sont désormais des amis.

La cathédrale arctique de Tromsø

Aujourd’hui je sais où je vais dormir. J’ai trouvé une hutte où passer la nuit. Mais avant, j’ai deux ferrys à prendre et je ne dois surtout pas rater le premier.

Il est à 13h25, je pars à presque 10h. Je réussis à l’obtenir avec une demi-heure d’avance grâce à ma vitesse légendaire ! Le deuxième ferry est facile à avoir, j’arrive une heure en avance. La vue sur ma route est impressionnante, les montagnes sont si nombreuses et si près du fjord.

Une superbe vue sur les Alpes Lyngen

Je découvre la hutte dans la forêt, très facile d’accès, je me fais un feu puis me couche sur le banc qui se situe tout autour de la hutte (à l’intérieur). S’endormir avec un feu est quand même magique.

lundi 1er novembre

Repos chez Matthieu | 📍 Tromsø 🇳🇴

⬅️ OctobreAccueilDécembre ➡️
⬅️ Oct.AccueilDéc. ➡️
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10