Mon itinéraire à vélo
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Itinéraire prévu Vélo 🚲 Ferry ⛴️ Train 🚆 Véhicule 🚗🚌
📆 Octobre 2021
samedi 30 au dimanche 31 octobre
Repos chez Matthieu | 📍 Tromsø 🇳🇴
vendredi 29 octobre
🚴♂️ 115 km | ⏱️ 7h26 | 💨 15,4 km/h | ↗️ 1039 m | 🌡️ 3°C | 📍 Olsborg 🇳🇴 → Tromsø 🇳🇴
J’ai bien dormi ! Je suis parti pour faire les 115 km. La route que j’emprunte n’est pas la route principale, elle longe toute la côte. J’ai du mal à m’y mettre au début, surtout qu’il y a pas mal de montées.
Mais arrivé à Mestervik, la route devient très agréable. Le soleil pointe le bout de son nez lorsque j’arrive sur une colline très sauvage. La pluie se met à tomber partiellement et je ne suis plus qu’à une quarantaine de kilomètres.
J’arrive devant un tunnel que je peux emprunter. C’est marrant car il y a un bouton sur lequel appuyer pour prévenir les véhicules qu’il y a un cycliste dans le tunnel. J’appuie donc sur ce bouton ! Le tunnel passe sous la mer.
En sortant, j’ai plus que 20 km avant d’arriver. Je m’arrête pour manger afin de me donner les dernières forces pour arriver chez mon hôte Matthieu !
J’arrive chez lui à 18h15. Je découvre qu’il est Marseillais, génial ! Il m’offre un verre de Ricard, parfait pour démarrer la soirée. Je suis tellement soulagé d’être arrivé, je vais pouvoir me reposer et profiter de la ville !
jeudi 28 octobre
🚴♂️ 34 km | ⏱️ 2h25 | 💨 14 km/h | ↗️ 250 m | 🌡️ 2°C | 📍 Harstad 🇳🇴 → Olsborg 🇳🇴
Je pars de chez Hans Peter et Yulia à 12h30, le bateau pour Finnsnes est à 13h. La traversée dure 1h30. Lorsque j’arrive à Finnsnes, je vois de la neige de partout. Il y en a beaucoup près de la gare maritime, je décide de marcher au début car j’ai peur de glisser sur la neige.
Le trafic est dense. Finalement après presque 2 km, je monte en selle et roule pendant 34 km. J’arrive à Olsborg à 18h30, j’essaie de trouver un logement car il fait très froid dehors. Je demande aux serveuses de la station service mais sans succès. Je décide de faire 1 km et de me rapprocher du « centre-ville ». Je trouve des toilettes mais verrouillées. Je me rends au Coop Prix et trouve beaucoup de viennoiseries dans la poubelle. C’est au moins ça de gagné ! Finalement, en patientant à l’entrée du supermarché, un Monsieur me demande si j’ai besoin d’aide. Je lui explique que je cherche un lieu où passer la nuit. Il se rappelle qu’il a une connaissance qui loue des chambres. Le propriétaire loue ses appartements juste à côté du Coop Prix, parfait ! Je m’y rends, je paie 320 NOK la nuit (environ 33 euros) et je suis tranquille ! Demain je me rendrai à Tromsø. J’ai 115 km à faire, je ne dois pas partir tard, maximum 9h.
mercredi 27 octobre
🚴♂️ 133 km | ⏱️ 8h58 | 💨 14,9 km/h | ↗️ 1066 m | 🌡️ 2°C | 📍 Grunnfør 🇳🇴 → Harstad 🇳🇴
Je me réveille à 6h et je quitte le shelter à 6h55. 21 km me séparent du quai du ferry de Fiskebøl. J’arrive à temps pour le ferry et j’embarque. En arrivant, je passe au supermarché eXtra pour faire les provisions. Je tombe sur des produits périmés depuis deux jours, j’arrive à les avoir gratuitement. Je suis plutôt fier de moi. J’ai devant moi 112 km à faire et il est 10h15. Le temps est plutôt clair, même s’il pleut. Je contemple les montagnes sur ma droite, c’est splendide.
Lorsque j’arrive à Sortland, je remarque que le panneau d’entrée est écrit en norvégien et dans une autre langue. Il n’y a plus de lettre avec des barres ou avec des ronds sur les A, ça ressemble plus à du finlandais. Je me rends dans une galerie commerciale pour me poser et manger.
Il est 14h30. Je me fais chauffer mes nuggets végétaux que j’ai obtenus gratuitement ; ça passe, personne ne me remarque. J’envoie un message à mon hôte pour lui dire que j’arriverai à 20h à Harstad. J’ai trouvé Peter sur Couchsurfing, il m’héberge pour une nuit.
Le lendemain je prendrai le ferry à 7h pour Finnsnes. Je ne vérifie pas les horaires du ferry que je dois prendre dans 45 km car il y en a toutes les demi heures… grosse erreur. C’est à la moitié du trajet que je vérifie et me rends compte qu’il y en a finalement toutes les heures et que le prochain est à 17h30. Il me reste 19 km et il est 16h30… on fait le calcul et ça nous donne du 19km/h !! Sans les bagages y a pas de souci mais avec les courses que j’ai faites et les quelques montées, ça va être trop juste… Je décide tout de même de rouler le plus vite possible.
J’arrive à 17h31, le ferry part sous mon nez… Je suis complètement trempé, mon t-shirt est mouillé, ma polaire aussi, c’est un calvaire. Je me change dans les toilettes et me mets mon dernier t-shirt de rechange. J’avertis une nouvelle fois mon hôte pour lui dire que j’aurai au moins une heure de retard… soit à 21h. Après la traversée en ferry, j’arrive sur une route qui est très sombre. Il n’y a aucune lumière, il fait nuit noire. Je mets ma lampe frontale puis ma lampe avant et je roule prudemment. 10 km plus tard, ma lampe avant s’éteint. Je m’arrête à un abri bus et je remarque une voiture devant. Rien de particulier… sauf que si ! La personne vient me voir et me montre mon sac à dos rose ! J’hallucine ! J’ai fait tomber sans le remarquer mon sac à dos qui était dans l’une de mes sacoches !! Le sac est déchiré, ma batterie externe ainsi que les prises et les câbles sont quasiment tous cassés. Ce mec est un ange. Il m’explique même que si j’avais tourné avant sur la gauche il aurait fait demi-tour et serait allé me chercher pour me le rendre… mais qui fait ça honnêtement ? Les Norvégiens sont juste parfaits. Bref, je change la batterie de ma lampe frontale pour avoir plus de puissance et je repars. Mon téléphone a 20% de batterie, ça descend très vite. La route tourne un peu entre les montagnes puis j’arrive sur la route principale pour Harstad. Il me reste 15 km et j’ai une sacrée côte. Je renvoie un message à Peter pour lui dire que j’arriverai bien plus tard, à quasiment 22h. Je suis très gêné car le lendemain je suis censé partir tôt pour le ferry. Bon heureusement il y a un autre ferry à 13h uniquement le jeudi et demain c’est jeudi ! Donc je prendrai plutôt celui-là. Je roule tant bien que mal, avec un gros vent de face et une montée abrupte. Mes jambes sont en béton après avoir roulé à 19km/h en moyenne avant. Il y a de la neige de partout mais pas sur la route. C’est beau. J’arrive à 21h50 chez Peter et sa femme. Ils m’ont attendu pour manger, quelle gentillesse. Peter est né à Harstad et sa femme Yulia est Bélarusse ! Je découvre que la langue écrite en dessous du norvégien sur les panneaux est du Sami, un peuple et une langue du nord de la Norvège.
Je monte me coucher et je réalise que j’ai plus qu’un câble micro USB qui fonctionne. Mes deux prises ne fonctionnent plus. Je suis obligé de charger mon téléphone en le branchant au PC. Normalement je serai à Tromsø dans deux jours, j’achèterai tout ce qu’il faudra là-bas. J’ai 150 km à parcourir avant d’y arriver et je ne sais pas où dormir demain soir ! Je repense à ce que m’a dit Peter tout à l’heure pendant le repas. On parlait de mon itinéraire entre Tromsø et le Cap Nord. Il y a une partie de la route E6 qui passe à l’intérieur du pays pour rejoindre une côte à l’est.
Je redoute ce tronçon car je monte un peu haut en altitude. Il me dit que cette partie-là peut être dangereuse car il peut y avoir un vent polaire à basse pression. Je ne comprends pas trop ce que c’est mais ça m’a l’air d’être dangereux. Il me conseille de prendre un bus pour passer cette partie. Je ne pense pas le faire, j’essaierai de m’organiser au mieux pour y arriver.
mardi 26 octobre
🚴♂️ 87 km | ⏱️ 5h03 | 💨 17,1 km/h | ↗️ 560 m | 🌡️ 5°C | 📍 Bøstad 🇳🇴 → Grunnfør 🇳🇴
Je quitte FURU Hostel à 10h. Je remercie encore une fois Guri de m’avoir accordé une réduction et la félicite d’avoir retapé la maison pour en faire une auberge. Je vous recommande d’ailleurs d’y séjourner si vous allez aux Lofoten 🙂 J’ai 87 km à faire pour rejoindre le shelter à vélo à Grunnfør. C’est Tiphaine de la page Littlemisspedals qui m’avait conseillé à Göteborg d’aller dormir là-bas. La plus grande ville sur ma route est Svolvaer, c’est d’ailleurs la plus grande ville de tous les Lofoten.
Je m’y arrête pour manger. Je retente l’expérience du dumpsterdiving au supermarché REMA 1000. Je m’approche de la poubelle et au même moment une dame sort de la réserve. Je fais mine de n’avoir rien vu et fais demi-tour. J’ai dans mes mains un sac avec des canettes et bouteilles vides que j’ai récupérées au bord de la route pour la consigne. La dame vient me voir et m’accuse d’avoir pris dans les sacs poubelles les canettes et bouteilles (afin de récupérer une deuxième fois la consigne…). Je crois rêver. Elle dit qu’elle m’a vu. J’hallucine d’être accusé de quelque chose que je n’ai pas fait, je trouve ça honteux. Je m’énerve et dis que je ne suis pas un menteur. Elle ne me croit pas et me montre le sac ouvert.
Bref, je pars et j’abandonne l’idée de récupérer des invendus. Je m’en vais même chez la concurrence : KIWI ! Je récupère 26 NOK (environ 2,70 euros) de consigne et m’achète de la nourriture pour ce midi et ce soir.
Les paysages sont vraiment à couper le souffle, même si le ciel est couvert et les nuages bas.
Lorsque j’arrive au shelter à vélo, je rencontre Harvard et Disa, un jeune couple qui s’était posé ici pour contempler la mer. C’est vrai que la vue est belle… nous échangeons nos Instagram puis ils me montrent une petite maison à côté du shelter. Nous y allons ensemble et là c’est juste incroyable. La baraque est une sorte de bar avec plein de bouteilles d’alcool vides, une décoration de marin avec un gros hippocampe, des lumières tamisées et un poêle pour faire un feu.
L’endroit est juste génial. J’écris un mot dans le carnet puis je retourne m’installer au shelter. Pendant que je prépare le repas, je crois apercevoir un tout petit animal près de mes affaires. J’ai un peu peur… je m’aperçois finalement que c’est une toute petite souris qui cherche à manger ! Bon, c’est rassurant et d’un autre côté moins parce que j’ai de la nourriture avec moi. On m’avait dit de faire attention aux ours mais pas aux souris !
Demain j’aimerais prendre le ferry de 8h30. Le port d’embarquement se trouve à Fiskebøl et est à 21 km. Va falloir se lever tôt ! Réveil à 6h10 !
lundi 25 octobre
Repos à FURU hostel | 📍 Bøstad 🇳🇴
dimanche 24 octobre
🚴♂️ 82 km | ⏱️ 5h58 | 💨 13,7 km/h | ↗️ 844 m | 🌡️ 4°C | 📍 Moskenes 🇳🇴 → Bøstad 🇳🇴
Je me lève à 9h, je range mes affaires et sort des toilettes. Je prépare mon petit-déjeuner et une femme arrive avec un mini chariot dans la salle d’attente. Je reconnais cette fille qui était dans mon ferry hier. Elle s’appelle Jessie, elle voyage avec son chariot à pied et transports en commun. Elle habite en Suisse allemande et a traversé une bonne partie de la France à pied. Nous discutons une bonne dizaine de minutes puis arrive un allemand qui voyage en caravane. Il s’appelle Michael et voyage avec ses deux chiens ! Belles rencontres en cette matinée. J’attends que la pluie s’arrête et à 11h je décolle pour découvrir les îles Lofoten !
L’île sur laquelle je suis s’appelle Moskenesøya. Je visite le village de Reine qui est très mignon. J’aperçois même le Hurtigruten au loin ! La neige est de plus en plus présente sur les montagnes, les paysages sont magnifiques. Je ne peux pas m’empêcher de m’arrêter pour prendre des photos tellement c’est beau.
Je m’arrête dans la petite ville de Ramberg où se trouve une magnifique plage de sable fin recouverte de neige.
Je n’ai pas le temps d’aller explorer les sentiers de randonnée, je pense que je reviendrai aux Lofoten en été.
La journée est longue, je m’arrête rapidement pour manger le reste de nourriture que j’ai, c’est-à-dire des oeufs et du beurre de cacahuète. La nuit arrive vite, à 17h30 il fait déjà très sombre. Un véhicule s’arrête à ma hauteur pendant que je roule et la conductrice me signale que mon gilet jaune ne reflète plus rien. Elle m’en offre un nouveau et me donne un bracelet réfléchissant à accrocher sur mon vélo. Merci Madame ! J’arrive à FURU hostel à 18h20. Je partage un repas conséquent avec l’ensemble du personel, à savoir les bénévoles et Guri, la gérante de l’auberge. Le repas est succulent, je mange du très bon poisson et des légumes. Je décide de rester une nuit supplémentaire pour prendre le temps de me reposer et d’être moins malade. Le fait d’avoir la gorge irritante et le nez qui coule me fatigue plus que d’habitude. J’ai besoin de repos pour surmonter les prochains jours. Je ne suis pas pressé au jour près.
samedi 23 octobre
Repos chez Clément puis ferry jusqu'aux îles Lofoten | 📍 Bodø 🇳🇴 → Moskenes 🇳🇴
Cette journée est très ensoleillée. L’appartement de Clément donne sur un fjord avec des montagnes incroyables. La vue est magnifique. La matinée passe vite, Clément décide de m’accompagner jusqu’au ferry pour aller au Lofoten. Je décide de rester qu’une nuit à Bodø et d’aller directement dans ces îles qui semblent incroyables car la météo est bonne. La traversée en bateau est à 16h30 et dure trois heures.
En montant dans le ferry, je vois une voiture avec une plaque française ! Je jette un coup d’oeil au conducteur et je vois un jeune. Il capte que je suis Français parce que « y a que des Français pour faire un défi aussi fou » haha et il avait raison ! Je rencontre Marc-Étienne, qui est parti de Corse il y a deux semaines et qui va jusqu’au nord de la Norvège ! En voiture. Il me raconte qu’il a eu un accident il y a deux jours en Suède et qu’il a dû s’équiper de pneus neige. Heureusement il ne lui est rien arrivé. J’ai prévu de dormir dans la salle d’attente du ferry en arrivant pour partir demain vers FURU Hostel ! Une auberge de jeunesse qui m’a été recommandé par Jan à Førde, auberge gérée par sa fille. D’ailleurs j’ai réussi à obtenir une réduction de 50% pour la nuit, je ne la paie que 20 euros au lieu de 40. J’écris ces lignes depuis les toilettes internes de la salle d’attente de Moskenes, je me suis enfermé à l’intérieur. Une personne a essayé de rentrer, j’ai eu un peu peur mais il y a des toilettes à l’extérieur aussi donc pas besoin d’aller dans celles-ci. Maintenant je vais me regarder un épisode de Dix Pour cent et au dodo !
jeudi 21 au 22 octobre
Croisière avec l'Express Côtier (Hurtigruten) | 📍 Trondheim 🇳🇴 → Bodø 🇳🇴
Je quitte l’appartement de Rémi puis je rejoins le port pour l’embarquement. Je réalise que j’ai attrapé la maladie de la petite Léonie lorsque je logeais chez la famille. Marc-Olivier m’avait prévenu que sa fille était malade mais j’étais tellement content de trouver quelqu’un pour m’héberger que j’avais accepté quand même.
Je me sens faible, envie de rien faire. Heureusement que je prends le ferry Hurtigruten jusqu’à Bodø sinon ça aurait été très dur… Les 24h dans le ferry se passent plutôt bien. Je reste très souvent dans ma cabine à me reposer et à regarder ma série Dix pourcents. Cette série m’a été conseillé par des étrangers, je ne la connaissais pas du tout et pourtant elle est française ! La cabine est très confortable, comme une petite chambre d’hôtel. Le bateau tangue par moment, j’ai le mal de mer. Heureusement je n’ai pas vomi car j’aurais été encore plus mal…
J’arrive à Bodø à 13h. Je fais une rapide visite de la ville (qui est très petite et sans réel charme) puis je rejoins Clément qui m’héberge chez lui.
Il écrit une thèse sur le kelp, une algue marine qui se trouve le long de la côte. Il étudie plus particulièrement le comportement qu’a l’algue vis-à-vis du réchauffement climatique. J’apprends beaucoup de choses grâce à lui sur le milieu végétal sous-marin. Nous passons un très bon moment, nous jouons à un jeu de société, je lui montre toutes les photos de mon voyage, il me montre ses vidéos en Thaïlande. Bref, une personne que j’avais l’impression de connaître depuis toujours !
mardi 19 au 20 octobre
Repos et visite de la ville | 📍 Trondheim 🇳🇴
C’est à Trondheim que je décide de troquer mes pneus pour des pneus cloutés qui m’éviteront de glisser sur du verglas. J’en achète une paire pour 120 €, même épaisseur que ceux que j’ai.
Je resterai les deux prochaines nuits chez Rémi, un Français qui travaille à Trondheim mais vit à Vikhammer (10 km de Trondheim). Je prendrai ensuite l’Express Côtier Hurtigruten jusqu’à Bodø.
lundi 18 octobre
🚴♂️ 94 km | ⏱️ 5h52 | 💨 16 km/h | ↗️ 1162 m | 🌡️ 3°C | 📍 Kyrksæterøra 🇳🇴 → Trondheim 🇳🇴
Bor et moi partons de chez Radu et Lucie à 11h30. La météo est excellente. Nous avons vu sur l’itinéraire que nous devons passer par un col à presque 500 mètres d’altitude. Le début se passe super bien, Bor va plus vite dans les descentes grâce à son vélo de course et sa remorque, en revanche je vais plus vite dans les montées.
Avant de quitter la ville, nous décidons de faire du dumpster diving, c’est-à-dire récupérer de la nourriture jetée par les magasins. Radu et Lucie faisaient ça pendant plusieurs années et ils trouvaient énormément de chocolat, bananes et plein d’autres aliments. Cela m’intrigue et je décide d’aller voir dans le supermarché Xtra à côté. Nous y allons, je fouille le gros container et là je découvre des quantités folles de nourriture ! 40 tablettes de chocolat, des sandwiches, burgers, de la salade, des bananes… bref, plein plein de nourriture jetée parce qu’elle est périmée de quelques jours… nous récupérons les 40 tablettes de chocolat (qui coûte environ 3.5 € l’unité), des sandwiches et des framboises.
La route est vallonnée. À un moment donné, Bor s’arrête et réalise que la route est gelée ! Au moment où il s’arrête, je m’arrête et je réalise que je suis au milieu de la route et si j’essaie de bouger, je glisse ! Bor m’aide à rejoindre le bord de la route.
La suite devient de plus en plus difficile.
J’ai très peur de tomber, je roule lentement.
Bor me trace et je ne le reverrai plus de toute la journée. J’entends des cris d’animaux, je pense que ce sont des élans. Ça donne une ambiance très spéciale au lieu. Je n’ai pas forcément peur, je me sens étrange mais bien. Je continue de rouler et je retombe sur le verglas. Je décide de m’arrêter sur le côté et tenter de faire du stop.
J’envoie un message à Bor pour le prévenir que je m’arrête pour faire du stop et qu’on se rejoindra à Trondheim ce soir ou bien demain. Je commence à avoir un peu peur. Je suis seul dans la montagne, il y a très peu de trafic et j’ai peur d’avancer avec mon vélo et de glisser…
Après 30 minutes de marche puis 30 minutes de stop, un utilitaire s’arrête. Un homme sûrement un peu plus âgé que moi se rend au-delà de la montagne. J’accepte avec plaisir et je monte avec lui. Il m’avance de 9 km. Je poursuis la route sans verglas, les températures sont un peu plus élevées. J’essaie de rouler le plus vite possible pour ne pas arriver trop tard chez Marc-Olivier. La suite de la route est assez monotone, je longe la route E39 jusqu’à arriver à Trondheim. Je rejoins la famille française à 20h pétantes. Dès mon arrivée, une des filles de Marc-Olivier sort et crie « Arnoooo ». J’ai trouvé ça trop mignon. Je rencontre Sophie, la femme de Marc-Olivier et Hazel et Léonie, les deux filles âgées respectivement de 4 ans et demi et 2 ans ! Nous passons la soirée à discuter tous les quatre entre adultes, je bois du Ricard et mange du confit de canard avec de la purée. J’ai une chambre pour moi tout seul avec un grand lit double hyper confortable, c’est parfait ! Une très longue journée mais enrichissante.
Demain j’irai au magasin acheter des pneus cloutés pour la neige, une veste en duvet, je changerai mes patins de frein puis je m’achèterai deux garde boues. La suite de l’aventure promet d’être épique !
dimanche 17 octobre
Randonnée dans la montagne avec Lucie et Radu | 📍 Kyrksæterøra 🇳🇴
Super journée en compagnie de Lucie et Radu. Nous sommes allés dans la forêt pour randonner, j’ai vu un élan traverser rapidement la route, pour la première fois ! Bor nous a rejoint le soir, demain nous partons ensemble pour Trondheim !! J’ai réussi à trouver un hôte pour la première nuit puis un autre hôte pour les deux prochaines nuits. J’ai posté un message sur le groupe Facebook des Français en Norvège et beaucoup de gens m’ont répondu dont Marc-Olivier et Rémi. Marc-Olivier vit avec sa femme et ses deux filles à Trondheim et Rémi vit à Vikhammer qui est à 15 km de Trondheim. Je suis content de pouvoir voir des Français et m’exprimer dans ma langue maternelle.
samedi 16 octobre
🚴♂️ 68 km | ⏱️ 4h14 | 💨 15,2 km/h | ↗️ 750 m | 🌡️ 3°C | 📍 Halsa 🇳🇴 → Kyrksæterøra 🇳🇴
Départ à 10h30, j’ai 67,5 km à rouler avant d’arriver chez mes hôtes Lucie et Radu, à Kyrksæterøra. J’ai de nouveau la grêle en arrivant dans la ville. J’arrive à 16h chez mes hôtes. Ne trouvant pas un hôte à Trondheim, je leur demande gentiment s’il est possible que je reste une nuit de plus. Bor, que j’ai rencontré à Bolsøya, va venir le lendemain. Nous devrions nous retrouver puis aller ensemble à Trondheim. Radu est Roumain, Lucie est Tchèque, ils ont un enfant qui s’appelle Rune et un chien.
vendredi 15 octobre
🚴♂️ 93 km ⛴️ 6 km | ⏱️ 5h04 | 💨 18,3 km/h | ↗️ 889 m | 🌡️ 3°C | 📍 Bolsøya 🇳🇴 → Halsa 🇳🇴
Je pars de chez Robert à 12h30. Je me suis bien reposé cette nuit et ça m’a fait plaisir de rencontrer un autre invité Warmshowers. Peut-être que je reverrai Bor à Trondheim.
La journée c’est pluie pluie et grêle ! J’ai eu une petite grêle aux alentours de 16h pas très agréable !
Beau paysage en fin de journée. Mon ferry m’amène à Halsa et je décide de m’arrêter ici pour aujourd’hui.
Je pose ma tente dans une grande hutte qu’utilisent sûrement les enfants la journée.
jeudi 14 octobre
🚙 15 km 🚴♂️ 45 km ⛴️ 10 km |⏱️ 2h40 |💨 15,7 km/h |↗️ 615 m |🌡️ 9°C |📍 Ellingsøy 🇳🇴 → Bolsøya 🇳🇴
Comme convenu, la pluie bat son fort. Saulius me laisse à Vatne et je pars pour 19 km… trempé. Je m’arrête au supermarché Joker puis fais sécher mes habits. Je rajoute un t-shirt à manche longue au-dessus de mon t-shirt puis je repars. J’ai bien fait de rajouter cette couche de laine, je me sens plus au sec et paré à rouler les 21 km restants. Le temps passe relativement vite, la route est plutôt descendante. J’arrive à 16h au ferry, je l’emprunte puis arrive à Molde. À ce moment-là, je dois rejoindre Bolsøya sauf que le tunnel qui relie le continent à l’île est de nouveau interdit aux cyclistes… seule solution : prendre le bus.
Lorsque j’arrive chez Robert et Berry, je découvre avec surprise qu’un autre invité Warmshowers est ici ! Trop cool ! Il s’appelle Bor et habite La Haye aux Pays-Bas. Berry n’est pas présente car elle est en rééducation dans un hôpital.
mercredi 13 octobre
🚴♂️ 95 km ⛴️ 10 km 🚙 50 km |⏱️ 7h45 |💨 17 km/h |↗️ 615 m |🌡️ 5°C |📍 Måløy 🇳🇴 → Ålesund 🇳🇴
Je me réveille à 7h30, le temps de tout ranger, je pars à 8h45. Je descends lentement de la colline pour ne pas glisser. Il ne pleut pas à ce moment-là, c’est parfait. En détachant mon vélo du lampadaire, la police arrive. Un voisin a signalé qu’un vélo était attaché à un poteau depuis la nuit dernière. Je trouve ça bizarre qu’en si peu de temps mon vélo ait été signalé. D’un côté c’est bien parce que s’il m’était arrivé quelque chose, la police serait partie à ma recherche rapidement. D’un autre côté, j’ai l’impression d’être surprotégé. Je montre mon passeport puis j’explique mon voyage, tout se passe bien. Mesdames les policières me laissent partir.
J’ai 130 km à faire aujourd’hui, une de mes plus grosses journées depuis longtemps. La pluie commence à tomber quelques dizaines de minutes après que je commence à rouler. Je m’arrête dans un magasin au bout de 20 km pour manger et me sécher. J’ai ensuite une longue montée à passer puis 40 km avant de rejoindre un ferry. Je roule sans réellement réfléchir car je veux arriver vite à Ålesund. J’arrive où le ferry se trouve puis je rentre à l’intérieur. J’appelle mon hôte Couchsurfing d’Ålesund puis un homme vient me voir. Il me parle avec un anglais très basique mais j’arrive à comprendre qu’il veut m’amener en voiture jusqu’à ma prochaine destination. J’accepte avec joie car les 40 prochains kilomètres sont très vallonnés. Cet homme c’est Ivar, un patron d’entreprise qui gère 25 employés qui coupent du bois pour produire de l’énergie.
Lorsque nous arrivons dans la localité d’Usteinvik, Ivar me raconte que c’est ici que les paquebots Hurtigruten sont construits et qu’un champion du monde du 400 m est né ! Ivar me laisse à Hadeid, là où je prends le ferry pour Sunesund. Ensuite j’ai 34 km pour arriver à Ålesund. Ah oui, lorsque j’étais au téléphone avec mon hôte Saulius, il m’expliquait qu’il n’habitait pas à Ålesund-même mais sur une île accessible uniquement par tunnel (interdit aux cyclistes). Il m’a proposé de venir me chercher avec son minibus. Décidément aujourd’hui je suis bien gâté !
Je visite la ville puis j’appelle Saulius pour qu’il vienne me récupérer. Saulius est Lituanien. Il conduit des bus dans la région depuis plusieurs années. Il est divorcé avec une fille, qui n’est pas présente ce soir. En revanche son cousin est venu de Lituanie pour lui rendre visite cette semaine. Je goûte un plat typique de Lituanie avec de la viande des haricots, de la sauce et de l’ail. C’était succulent ! Je fais goûter les gnocchis à Saulius puis nous discutons de sa vie puis de ma vie. Demain, je me rendrai à Molde, là où je rejoindrai l’île de Bolsøya où je serai hébergé par Robert et Berry. Ce sera une journée plutôt courte car j’ai un ferry de 10 km à la fin, soit un total de 60 km de pédalage dans la journée ! Saulius doit se rendre à Vatne dans la matinée, qui est une ville située sur mon itinéraire, il me propose de m’y amener, proposition que j’accepte avec plaisir 🙂 journée raccourcie donc à 40 km + 10 km de ferry, yes ! Car demain ça sera une journée extrêmement pluvieuse.. je n’ai pas hâte !
mardi 12 octobre
🚴♂️ 107 km ⛴️ 29 km | ⏱️ 6h25 | 💨 17,6 km/h | ↗️ 846 m | 🌡️ 8°C | 📍 Førde 🇳🇴 → Måløy 🇳🇴
Je quitte cette superbe cabine à presque 11h. Je rencontre une dame et les enfants qu’elle garde. Quand je lui dis que je suis Français, elle se met à parler quelques mots de français… Adorable.
Au début du sentier, je retrouve mon vélo, je range mes affaires et en rangeant, le vélo tombe. Un habitant vient m’aider à le remettre debout. Il s’appelle Jan, il m’invite à boire un café chez lui, j’accepte. Jan a voyagé en France à vélo. Il me raconte qu’avant il y avait un train qui partait de Trondheim et qui allait jusqu’à Lyon. Nous avons beaucoup sympathisé. Les enfants l’appellent le Père Noël ! haha
Je reprends la route. Au bout de même pas 10 km, tout le trafic est interrompu à cause d’arbres qui sont tombés sur la voie. Concernant la suite de l’itinéraire deux choix s’offrent à moi : soit j’emprunte le tunnel de 6 km mais il est interdit aux vélos soit je fais le tour du tunnel. En faisant le tour du tunnel je fais 20 km de plus et j’ai un dénivelé très important. Je décide de braver l’interdit et d’emprunter le tunnel.
Tout se passe bien pendant les deux premiers kilomètres puis ensuite je ne vois plus aucune voiture. Je me retrouve tout seul dans le tunnel. Lorsque je sors du tunnel, une longue file de véhicules s’était formé. Ils s’étaient tous arrêtés parce que le feu de circulation de l’entrée du tunnel était rouge. Je me fais insulter par un routier qui me répète « fuck you » et une dame qui m’explique que je n’ai pas le droit de faire ça. Je repars, très honteux d’avoir dérangé tous ces gens. Une personne essaie de me filmer ou de me prendre en photo… je trouve ça scandaleux d’agir de la sorte. Je roule vite pour ne pas rater le ferry à Florø. Je réussis à l’avoir in extremis.
Je m’arrête à Smorhamn, roule jusqu’à Ordeide puis reprends un ferry pour Måløy. En arrivant, je prévois de dormir dans une cabine similaire à celle des deux dernières nuits. Je pars en expédition pour trouver la huttequi s’appelle « Kletten ».
Pas évident de grimper tout en haut mais la vue en vaut le détour. Je remarque la petite Ourse, c’est magnifique.
Je me fais la remarque que les Norvégiens sont un peuple unis et très humbles. J’aime beaucoup ce peuple.
lundi 11 octobre
Repos dans la cabane | 📍 Førde 🇳🇴
autour d’un feu
Je suis resté dans la hutte toute la journée. J’ai pu faire la rencontre d’enfants qui venaient passer une partie de la journée dans la forêt, près de la hutte. J’ai appris par la suite que c’était la semaine de vacances des écoliers. J’ai rencontré Ingrid et Lars-Martin, un couple marié depuis un an, qui habite Bergen et Førde. Nous avons beaucoup échangé. À la fin, Ingrid m’a déclaré un message d’amour à travers ses convictions religieuses chrétiennes. Comme si elle était possédée par un être en elle qui voulait m’envoyer de l’amour. C’est Lars-Martin qui m’a résumé ce qu’elle m’a dit, même si elle parlait anglais, ce n’était pas toujours évident de comprendre. Je les ai remerciés tous les deux, en leur expliquant que j’avais du mal à dire aux gens que je les aime mais qu’ils comptent beaucoup pour moi. Je passe la nuit au chaud grâce au feu que j’ai réussi à allumer !
dimanche 10 octobre
🚴♂️ 106 km ⛴️ 12 km | ⏱️ 7h03 | 💨 15 km/h | ↗️ 982 m | 🌡️ 9°C | 📍 Rutledal 🇳🇴 → Førde 🇳🇴
Je prends le ferry le matin à 8h40 puis je roule pour reprendre un ferry à 11h55.
J’ai trouvé une astuce pour faire passer le temps dans les montées : je regarde des vidéos ou écoute des podcasts. Ça marche bien. Je commence quand même à ressentir la fatigue du voyage. Il fait de plus en plus froid, la pluie me donne encore plus froid car mes mains sont humides. MAIS ! Je ne lâcherai pas, je continuerai ce voyage jusqu’à ce que j’arrive au Cap Nord !
J’arrive le soir dans la ville de Førde. Je ne sais pas où dormir. Je me rends au Burger King pour me prendre un burger végétarien pour un peu moins de 6 euros. Je trouve ça très peu cher pour la taille du burger. J’en profite pour appeler un camping qui me propose un prix ahurissant de 63 euros la nuit. Je tente Couchsurfing mais sans succès. J’ai ma tente mais il pleut tellement fort dehors que je ne me sens pas capable de l’installer sous la pluie. Au dernier moment je repense à ma carte des huttes en Norvège et je vois qu’il y a une cabane à moins de 5 km. C’est ma dernière chance, je m’y rends !
La cabane se situe dans les hauteurs de la ville. Je laisse mon vélo et mes sacs et je pars vérifier si la cabane est bien ouverte. En effet, celle-ci est ouverte et qui plus est, est magnifique. Je retourne chercher mes affaires au début du sentier puis je m’installe sur la mezzanine. La randonnée dure environ 20 minutes.
Je reste très étonné de voir une cabine aussi bien située, propre et avec un poêle à bois à l’intérieur pour chauffer la cabine !
samedi 9 octobre
🚴♂️ 119 km ⛴️ 6 km | ⏱️ 6h51 | 💨 17,4 km/h | ↗️ 1805 m | 🌡️ 12°C |📍 Bergen 🇳🇴 → Rutledal 🇳🇴
C’est le départ ! Je prends un petit-déjeuner très copieux : du muesli avec des fruits rouges, du miel, des bananes et du lait. J’accompagne ce bol d’un café long et de tartines de beurre de cacahuètes. Je prépare mes affaires, dis un au revoir à Helle et Jan et monte sur mon vélo. Je suis un peu ému de partir, j’ai beaucoup discuté avec Helle, je l’ai adorée.
Ce jour est un nouveau départ pour mon voyage ! Pourquoi ? Car je suis beaucoup plus léger et j’ai quasiment mes équipements au complet ! Je dis « quasiment » car il faudra que je m’achète une polaire et des pneus cloutés plus tard quand le froid sera présent. Mes deux sacoches ne font plus basculer mon vélo quand il est à l’arrêt, mon porte-bagage ne bouge plus et surtout… je roule super vite sur mon vélo. Les réparations portent leurs fruits : tout est plus fluide et je prends beaucoup plus de plaisir à rouler.
Je pars à 10h30. Je roule non-stop jusqu’à atteindre les 73 km. Il est 14h50, je m’arrête dans un supermarché pour acheter des pâtes, de la sauce pesto et une salade de pommes de terre. Je mange sur place, il y a plusieurs tables de pique-nique à l’intérieur du mini complexe. Je regarde rapidement l’itinéraire et me rends compte que je dois prendre un ferry aujourd’hui. Je ne regarde pas les horaires tout de suite… je reprends la route et au bout de 10 km j’arrive à Leirvåg, là où je dois prendre le ferry. Je regarde les horaires, il y en a toutes les heures. J’ai raté le précédent qui passait à 16h15.. il est 16h30. Tant pis ! J’attends le prochain à 17h15. Comme je le disais précédemment, ce ferry et comme tous les ferrys qui font partie d’une route sont gratuits pour les piétons et cyclistes. La Norvège considère que la partie maritime est la continuité de la route donc gratuit pour les piétons et payant pour les véhicules. Je me donne comme objectif de me rapprocher le plus possible de Rutledal, où je prendrai le ferry de demain matin à 8h40 (cette fois-ci j’ai vérifié les horaires !). Je dois rouler 35 km pour atteindre la ville du ferry. Au début, je pensais camper près d’un lac qui se trouve sur le chemin mais finalement je me dis que c’est mieux de camper à côté du quai pour pouvoir me lever le plus tard possible. Le ciel commence à s’obscurcir, je sors ma lampe frontale pour éclairer ma route. Entre Nordgulen et Rutledal il n’y a personne ! Aucune habitation, je n’ai croisé qu’une voiture. La nuit est noire, il pleut un peu, le vent me pousse en arrière. Je regarde souvent à droite et à gauche de la route pour voir si des animaux s’y trouvent, même si je l’avoue, j’ai un petit peu peur. À un moment donné, sur la droite, la lumière se reflètent dans des yeux d’animaux. Je les regarde, essayant de savoir quel animal c’est, et puis au bout de 15 secondes je réalise que ce sont des moutons. Des moutons ? Sans enclos ? Non ! Ce sont des biches ! Mon Dieu qu’elles sont belles. J’adore les biches, je les trouve très élégantes. Il y en a quatre. Quatre biches qui me fixent et dont leurs yeux se reflètent comme ceux des chats dans le noir. Je les contemple puis reprends la route. Je roule jusqu’au quai du ferry. Je me dis qu’il y a forcément une petite salle d’attente comme il y avait dans les autres quais de ferry.
Bingo !! C’est là que je vais dormir cette nuit, c’est sûr ! Chauffage, électricité, table, banc… le paradis pour un cycliste comme moi qui ai roulé 119 km aujourd’hui et qui n’ai pas besoin de monter sa tente avec le fort vent et la pluie ! Je suis le plus heureux ! Demain, 8h40, je prends le ferry et je poursuis ma route vers Trondheim !!
vendredi 8 octobre
Cueillette de pommes | 📍 Bergen 🇳🇴
Le 6 octobre, Helle m’a demandé de l’aider à récolter les pommes sur leurs arbres pour qu’ils puissent en faire du jus. Chose que j’ai faite ce matin ! Nous allons tous les deux dans le jardin et récoltons les centaines de pommes. Des petites pommes vertes, pas forcément très sucrées mais qui devraient donner un bon jus. C’est un professionnel qui s’occupera de les presser.
Après cette matinée jardinerie, je décide de sortir pour visiter à nouveau Bryggen qui m’avait plu et d’acheter des bonbons pour mes amis en France. Car oui, j’ai un groupe d’amis qui raffole des bonbons gélatineux (tout comme moi) et ici en Norvège, il y en a tout un tas ! Dans chaque supermarché il y a des bonbons en vrac. J’en achète, je vais ensuite dans les hauteurs de la ville pour avoir un point de vue puis retourne chez mes hôtes pour préparer le colis. Dans ce colis, je renvoie toutes les affaires que je n’utilise plus. À savoir en gros : mon ancienne tente, mon porte-bagage acheté à Intersport qui est de mauvaise qualité, mes anciennes chaussures et plein d’habits. J’envoie le colis à un bureau de poste qui se situe dans un supermarché. Je paie 50 euros car oui, le colis pèse 8,7 kg ! Et tout de suite je me sens plus léger. J’ai changé tous mes habits pour de la laine mérinos donc tout est plus léger et chaud. J’écrirai un article plus tard sur mon équipement et sur les habits que je garde. Ah oui, ce que je n’ai pas dit c’est que demain je pars ! Je serai resté quatre nuits chez Helle et Jan.
jeudi 7 octobre
Réparation de mon vélo et rencontre de Gökhan | 📍 Bergen 🇳🇴
Je dois trouver une solution pour réparer ma manette, c’est plus qu’important. J’essaie de le faire moi-même, mais je n’y arrive pas. Je demande de l’aide à Jan. N’y arrivant pas non plus, il me propose que Helle m’amène en voiture chez un réparateur de vélo dans le centre-ville. J’accepte avec grand plaisir !
Nous arrivons à la boutique et une très bonne ambiance s’y dégage. Je rencontre plusieurs employés : un vietnamien (le gérant), un polonais et un norvégien. Ils sont géniaux. Ils me trouvent une solution rapidement et se mettent à changer les composants. Pendant qu’ils réparent mon vélo, ils se rendent compte que d’autres choses ne vont pas comme la cassette qui est à changer, la chaîne et l’axe des pédales. J’accepte qu’ils me changent tout, je veux que tout soit parfait pour la suite de mon voyage. Ils sont sympas, ils rigolent, je rigole, mais le prix final je ne rigole plus. 120 euros de frais de main d’oeuvre !! OK, ils ont travaillé très bien et rapidement mais quand même… le tout me revient à 410 euros… Aïe, sachant que j’ai acheté mon vélo 200 euros… mais bon, vu qu’il était d’occasion et que je l’ai énormément utilisé depuis, cela me paraît normal de faire une grosse réparation. Je repars de la boutique avec une certaine satisfaction de rouler avec un vélo presque flambant neuf mais avec une sensation de m’être fait un peu rouler par leur sympathie… Je remarque que les Norvégiens sont accueillants mais les affaires restent les affaires !
Ce soir je ne mange pas avec Helle et Jan mais je vais prendre un goûter avec Gökhan et sa compagne. Gökhan c’est un Turc qui vit à Bergen depuis plusieurs mois et qui a pu réceptionner la tente Hilleberg Akto que j’avais acheté sur Finn il y a deux semaines. Il parle français, ce qui est reposant pour moi. Gökhan et sa compagne m’offrent un bon café turc et des petits encas. Je leur ai apporté un gâteau au citron acheté en supermarché. Tout est tellement cher ici que je ne peux plus me permettre d’acheter des produits hors des supermarchés… Nos discussions varient de la politique en Turquie à des jolis lieux de randonnées en Norvège. Après être resté une heure et quart, je récupère ma nouvelle tente et retourne chez Helle et Jan.
mercredi 6 octobre
Changement de certaines pièces de mon vélo | 📍 Bergen 🇳🇴
Je me rends dans une boutique de vélo pour y acheter un nouveau porte-bagage et faire changer ma roue arrière. Entre temps, j’avais contacté deux personnes sur le site web Finn (Leboncoin norvégien) concernant des pédales classiques et un thermos. J’ai pu acheter des pédales en carbone pour 10 euros et le thermos pour 5 euros, parfait pour toujours avoir une boisson toujours chaude sur soi. Malheureusement, au moment où je repars de chez le monsieur à qui j’ai acheté les pédales, je n’arrive plus à passer mes plateaux. Je me rends compte que le câble qui relie ma manette de plateau au dérailleur avant est cassé. Je décide d’aller à Intersport qui se situe à 300 m de ma position pour le faire changer. Ils ont un câble mais ne peuvent pas le changer car « cela prend trop de temps ». Je crois rêver… je le fais moi-même. Après avoir essayé pendant plus d’une heure, cela ne marche toujours pas… Le vendeur me laisse sur le premier plateau et je retourne chez Helle et Jan.
Sur le chemin, je visite Bryggen, le quartier inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco puis retourne chez Helle et Jan. Helle est une femme très active et intéressante. Elle fait souvent des randonnées avec ses amis, apprend à jouer du violon chaque matin et cuisine très bien. Helle et Jan ont une maison sur trois étages. Je dors au sous-sol où une chambre est aménagée rien que pour moi avec salle de bain et toilettes. Je suis indépendant et c’est ce qu’ils veulent de leurs invités. La maison appartient aux grands-parents de Helle, aujourd’hui décédés, c’est une maison familiale. Helle et Jan sont un couple plutôt actif : ils font du compost pour leur jardin, font pousser des fruits et des légumes, fabriquent leur propre pain… Helle est plus active que Jan. Elle sort régulièrement, notamment pour faire des randonnées avec ses amis. En même temps, Bergen est située au pied des montagnes, je la comprends. Elle apprend également le violon, instrument qu’elle pratique chaque matin, ce qui me permet d’être réveillé tout en douceur. J’apprécie beaucoup être avec eux. Je suis à la fois indépendant et en même temps je participe aux tâches de la maison en aidant à préparer à manger.
Je vais dans ma chambre et je me renseigne sur le nombre de kilomètres qu’il me reste à parcourir avant d’atteindre le Cap Nord. En prenant l’itinéraire qui longe la mer, la piste cyclable « la route de l’atlantique », il me reste 2700 km sans compter les ferrys. Soit environ 34 jours si je fais du 80 km en moyenne et si je ne m’arrête aucune fois dans les villes. Ça fait long. Surtout que le 19 novembre sort un nouveau jeu Pokémon et que j’aimerais pouvoir faire des vidéos avec mon ami Luca pour ma chaîne Youtube Gallious. Je prévois de faire ces vidéos à Helsinki, là où j’aurai une connexion rapide pour streamer. Du coup, impossible que j’arrive aussi tard. Je regarde donc le site de l’Express Côtier pour me renseigner. Je pourrais par exemple prendre le bateau entre Trondheim et Bodo histoire de sauter les 700 km qu’il y a entre ces deux villes. Les départs se font tous les deux jours environ (parfois tous les jours) et le tarif est de 142 euros avec une nuit en cabine. Le prix est honnête. Je prends donc la décision de faire ça. Je ne réserve pas encore mon billet car je ne sais pas exactement quand est-ce que j’arriverai. Dans tous les cas, il y a des départs très fréquemment donc pas de souci à ce niveau-là. Je sais que je m’étais promis de ne pas avancer avec des ferrys ou des trains mais là je n’ai pas le choix. Ou sinon je renonce à mes vidéos Pokémon, ce que je ne veux pas.
mardi 5 octobre
🚴♂️ 77 km ⛴️ 53 km | ⏱️ 4h43 | 💨 16 km/h | ↗️ 759 m | 🌡️ 11°C | 📍 Skånevik 🇳🇴 → Bergen 🇳🇴
Je me réveille à 6h10 pour avoir mon ferry à 7h55. J’ai 6 km pour rejoindre le quai. Je préfère être en avance et quitter ma chambre à 6h50.
J’ai un peu de pluie sur le chemin, la nuit est quasi totale, je m’éclaire grâce à ma lampe frontale.
La traversée en ferry est magnifique, avec toutes les îles. L’arrivée à Leirvik est impressionnante aussi. Les maisons qui sont sur le littoral ont quasiment toutes un toit bleu et sont sur plusieurs étages. La ville est bien plus grande que Skånevik.
Ça fait deux mois que j’ai quitté Marseille, je vais me faire plaisir en me prenant un bon petit-déjeuner quelque part ! Joyeux 2 mois de voyage Arno !
Finalement je n’ai trouvé aucun café dans la ville de Leirvik et même en ayant demandé à un travailleur, il n’a pas pu me conseiller. Je décide de m’acheter 6 donuts et 3 beignets ainsi que des bonbons pour célébrer mes deux mois !
Mon itinéraire me fait longer la route E39, tout le long jusqu’à Bergen. Je m’arrête à une station service à 20km de la ville pour remplir mes bouteilles et aller aux toilettes. À l’intérieur de la boutique de la station, un homme entend ma discussion avec le vendeur concernant mon voyage. Je prends le temps de discuter avec lui. À la fin de la discussion je retiens une chose : l’Hurtigruten (ou Express Côtier en français). C’est un bateau qui part de Bergen et qui va jusqu’au Cap Nord. Il s’arrête bien entendu aux lieux touristiques et il est possible de naviguer d’un port à un autre. Ce monsieur me le suggère en cas de fatigue ou de lassitude vis-à-vis du temps. Évidemment, mon projet est de tout faire à vélo jusqu’au Cap Nord et de ne pas « tricher » en prenant un ferry comme celui-ci. Je garde toutefois ce conseil sous le coude.
J’arrive à Bergen à 16h et je rencontre mes hôtes : Helle (femme) et Jan (homme). Je vais rester quelques nuits chez eux, je ne sais pas encore exactement combien de temps. Lorsque j’arrive, il est 17h30. Helle commence à préparer le repas pour le soir. Je lui propose mon aide et elle me demande : « es-tu un bon cuisinier ? » je lui réponds que j’apprends toujours ! Finalement je fais revenir les oignons et les poivrons dans de l’huile d’olive et j’y rajoute même des herbes. Le repas est succulent, je suis repu.
lundi 4 octobre
🚴♂️ 96 km ⛴️ 60 km | ⏱️ 6h | 💨 16 km/h | ↗️ 1074 m | 🌡️ 11°C | 📍 Stavanger 🇳🇴 → Skånevik 🇳🇴
Je prends le ferry à 7h15 jusqu’à Nedstrand. C’est un ferry express payant. En Norvège, les ferrys qui font la liaison entre les routes sont gratuits pour les piétons/cyclistes. Ce ferry ne fait aucune liaison donc il est payant. D’ailleurs c’est l’horaire où les collégiens et lycéens l’empruntent pour aller étudier.
L’île est comme la Norvège continentale mais en plus sauvage, moins de trafic et moins d’habitations.
Je rencontre des moutons un peu différents de d’habitude.
Je prévois de dormir dans la véranda chauffée d’une habitante de Skånevik qui habituellement propose un stationnement pour les camping-cars. Le prix est aberrant : 100 NOK soit 10 euros.
Je passe par Olen pour retirer 200 NOK puis emprunte une route qui longe toute la côte.
Époustouflé par les couleurs des feuilles des arbres et les dégradés avec le ciel, la mer, les arbres et les toits des habitations.
J’arrive à Skånevik à 18h10 puis au camping Tungesvik Gard à 18h45. Je me perds un peu puis rencontre la dame et ses 4 enfants.
Le lieu où je dors est magique. J’ai même un poêle à gaz pour me chauffer. Je m’endors à même pas 22h, très fatigué de m’être levé tôt.
dimanche 3 octobre
Repos à l'hôtel | 📍 Stavanger 🇳🇴
samedi 2 octobre
🚴♂️ 22 km 🚌 20 km 🚶🏽 7 km | 🌡️ 13°C | 📍 Stavanger 🇳🇴 → Preikestolen 🇳🇴
Je visite la ville de Stavanger, m’achète deux paires de chaussettes en laine de mérinos et une paire de gant légère qui résiste bien aux intempéries. Je prends le bus avec mon vélo pour rejoindre Jorpeland. Je ne peux pas y aller uniquement à vélo car, le tunnel qui a été construit entre Stavanger et la presqu’île où je me rends, est réservée aux véhicules motorisés. Ensuite de Jorpeland à Preikestolen, j’ai 8 km. J’attache mon vélo à un arbre et à 16h40 je commence ma randonnée.
Je fais extrêmement attention de ne pas tomber car je ne veux pas retourner à l’hôpital ! La randonnée est incroyable… tout est bien balisé, le sol est recouvert de rochers sur lesquels on peut marcher sans glisser. Il pleuviote au début, ce qui donne un autre charme à la marche. Je vois une multitude de gens revenir du pic, aucune personne ne semble y aller à cette heure-là comme moi ! Plus j’avance et plus je suis époustouflé. Je vois une infinité de pins, des lacs, des cascades, des montagnes…
Après un peu moins d’une heure de marche, je croise une famille de deux enfants qui se rend au sommet, je ne suis pas seul ! Le sommet est à exactement 4 km du début du sentier, soit entre 1h30 et 2h de marche. Une fois arrivé en haut, le vent souffle très très fort ! Je croise une jeune fille. Je lui demande si elle a envie que je la prenne en photo. Elle accepte avec plaisir. Je prends une quarantaine de photos pour combler son compte Instagram.
Après l’avoir prise en photo, vient mon tour ! Évidemment pour moi c’est plus rapide haha
Le vent est fort, il fait très froid. Je ferme ma veste, je mets mon bonnet et les gants que j’ai achetés et nous faisons demi-tour. Nous sympathisons et je découvre que cette jeune fille s’appelle Inga et qu’elle vient de Lituanie ! Plus particulièrement de Vilnius, la capitale. Elle a 26 ans et est coach de patinage sur glace. Elle fait du patinage depuis qu’elle est petite, elle doit être sacrément douée.
Nous discutons sur tout le chemin du retour, elle m’offre des biscuits et un chocolat chaud de son thermos. Le temps passe très vite, nous arrivons au début du sentier à quasiment 20h. La personne qu’elle coache est venue la chercher en voiture, de mon côté je prends le bus pour rentrer. N’ayant pas le temps de prendre le bus de 20h20, je prends celui de 21h20 et roule 20km pour rejoindre l’arrêt.
C’était une excellente journée. J’ai fait une super rencontre, mes yeux ont été gâtés devant tant de paysages spectaculaires, j’ai adoré.
Demain c’est repos à l’hôtel, histoire de remplir mon journal de bord et poster toutes mes photos sur Instagram !
Je partirai de Stavanger lundi 4 octobre, je prendrai le ferry jusqu’à Nedstrand pour ensuite rouler jusqu’à Skånevik. L’itinéraire est très dur à définir car pas tous les ferrys ne fonctionnent à ce moment-là de l’année. En prenant le temps de regarder les horaires, les itinéraires, j’arrive à définir un trajet complet. Stavanger – Nedstrand – Skånevik pour le 4 octobre puis Skånevik – Leirvik – Sandvikvag – Hahljem – Bergen pour le 5 octobre.
vendredi 1er octobre
🚴♂️ 76 km | ⏱️ 4h36 | 💨 16,5 km/h | ↗️ 773 m | 🌡️ 13°C | 📍 Egersund 🇳🇴 → Stavanger 🇳🇴
Je quitte le camping à 11h10, la tempête n’est pas au rendez-vous pour le moment. Je roule une dizaine de kilomètres et je remarque un panneau Eurovélo 12/Route 1 qui me dit de sortir de la route principal pour rejoindre un chemin non bitumé. Je me questionne et vérifie mon GPS qui m’indique la même chose. J’ai peur, peur de retourner sur un sentier qui pourrait me faire perdre l’équilibre. La différence par rapport à l’autre sentier de randonnée, c’est que celui-ci est balisé pour les vélos, donc logiquement adapté. Je fais confiance au GPS et au panneau et emprunte le chemin. Qu’est-ce que je ne suis pas déçu. Dès les premières minutes je suis au calme.
Pas une voiture ne peut passer par là, je suis seul et je le serai tout le long. Je traverse une sorte de réserve naturelle qui s’avère être l’ancienne route. Plusieurs écriteaux me donnent des informations sur le chemin que j’emprunte. Cette route était utilisée pendant plus de 100 ans et est composée de pierres volcaniques. Je rencontre quelques troupeaux de moutons mais aucun loup ou cerf comme c’était indiqué sur les écriteaux, un peu déçu. Le sentier est aussi adapté aux randonneurs, ce qui fait qu’il y a parfois des montées rudes. La pluie se met à tomber lentement dès que je quitte le sentier.
Elle s’accélère de plus en plus et arrive la fameuse tempête. Fort heureusement, j’ai un super vent arrière qui me pousse, je gagne au moins 5 km/h sans rien faire.
Je rejoins ma chambre d’hôte que j’avais réservé la veille : 42 euros la nuit, j’en réserve trois. Demain, je me rendrai à Preikestolen, un sentier en pleine nature qui mène à un point de vue incroyable.