Mon itinéraire à vélo
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Itinéraire prévu Vélo 🚲 Ferry ⛴️ Train 🚆 Véhicule 🚗🚌
📆 Juin 2024
samedi 1er au 2 juin
🚴♂️ 26 km | 📍 Île de Caprera (Archipel de la Maddalena) 🇮🇹
Maurizio m’avait conseillé de visiter le musée de Garibaldi. Lorsque je m’y rends, je découvre que le premier dimanche du mois, la visite est gratuite. Bon, eh bien j’attendrai le dimanche 2 juin pour m’y rendre. En plus, ce que je ne savais pas, c’est que le 2 juin c’est la fête de la république d’Italie et le jour de la mort de Garibaldi. Décidément !!
J’en profite pour faire des randos jusqu’à la Cala Caprarese puis la Cala Napoletana (au nord de l’île de Caprera). C’est magnifique et je suis seul dans la nature 🙂 enfin presque, avec d’autres chèvres 🙂
lundi 3 juin
🚴♂️ 70 km | ⏱️ 5h03 | 💨 13,8 km/h | ↗️ 897 m | 🌡️ 30°C | Maddalena 🇮🇹 → Trudda 🇮🇹
Cette fois-ci c’est le jour J, je quitte l’archipel de la Maddalena. J’ai passé la nuit dans un camping pour pouvoir me ravitailler en eau, faire mes courses, me doucher et charger mes appareils électroniques.
J’ai bien réfléchi à mon itinéraire : je sais que je vais rejoindre mon ami Adrien à Oristano, avec qui je vais rester au moins 5 jours. Il arrive le 10 juin, je prévois de le retrouver ce même jour. Sachant cela, je vais longer la côte Est, appelée Costa Smeralda (Côte Emeraude), jusqu’au niveau d’Oristano. Ensuite, j’irai à l’ouest jusqu’à cette ville. En prenant le temps et en m’arrêtant parfois deux nuits pour récupérer, c’est tout à fait faisable.
En quittant Palau, je suis la route nationale qui va en direction d’Olbia. Vu que j’ai configuré mon GPS pour emprunter des chemins de piste, je dévie de la route principale et j’arrive dans la campagne sarde. C’est très joli, c’est tranquille mais forcément ça va grimper ! Aujourd’hui, je préfère ça plutôt que me retrouver avec les véhicules. Le seul petit souci c’est la température qui commence vraiment à grimper ! J’ai de la chance d’un côté, il fait soleil quasiment tout le temps !
Le chemin que le GPS m’indique est plutôt correct jusqu’à un certain moment. Je me retrouve devant un portail, verrouillé à l’aide d’une chaîne, imbrisable avec mes outils de bord (et suis-je là pour dégrader ce qui ne m’appartient pas ??). J’ai vraiment pas envie de faire demi-tour… en vrai, seul je peux largement passer au-dessus du portail mais mon fidèle partenaire, lui, ne peut pas ! Finalement, je prends un autre chemin qui mène à une habitation, le portail est ouvert et j’arrive à rejoindre mon itinéraire initial en passant par là.
Un peu plus tard, le chemin passe entre deux maisons, ce qui est très bizarre. Une maison semble faire office de stockage et l’autre est habité, il y a du linge qui sèche. Heureusement, personne ne semble être présent, je passe et je me faufile entre les très hautes herbes qui dissimulent le sentier.
Pensant être délivré de ce chemin qui n’en finit plus, j’arrive devant ce portail rouillé. Et là, il faut que je sorte d’ici. Je pose mon vélo, je vérifie à pied, à droite à gauche s’il n’y a pas une issue mais non, rien du tout. Complètement par hasard, en n’y croyant pas du tout, je soulève le portail gauche par la charnière et pouf ! Celui-ci se soulève !! Je suis tellement content !
Evidemment ensuite je remets tout comme c’était initialement 😉 ni vu, ni connu !
J’arrive ensuite à Olbia, la plus grande ville dans les environs. Les ruelles sont plutôt mignonnes, il n’y a quasiment pas d’immeubles, que des maisons à ras le sol que je trouve charmantes. Je décide de m’arrêter à Olbia car je dois m’acheter un ou deux attache rapide car je n’en ai plus avec moi. Je vais dans le magasin Fancello Cicli Sport, qui me semble être le plus intéressant. Le vendeur parle un peu anglais, j’arrive à me faire comprendre, et je lui achète deux attache rapide, deux plaquettes de frein et je fais vérifier la longueur de ma chaîne (50 % d’usure) et mes deux plaquettes de frein actuelles (75 % d’usure pour l’arrière et 70 % pour l’avant). Je repars serein 🙂
mardi 4 juin
🚴♂️ 71 km | ⏱️ 5h04 | 💨 14 km/h | ↗️ 845 m | 🌡️ 26°C | Trudda 🇮🇹 → Berchida 🇮🇹
Ce soir j’ai besoin d’un peu plus de confort, je prévois d’aller dans un camping au bord de la mer. Le début du trajet se passe bien, j’emprunte un chemin en hauteur qui longe l’autoroute, je retombe ensuite sur la nationale puis je m’arrête pour manger à Budoni. J’aimerais manger une pizza pas chère mais impossible de trouver une pizzeria ouverte le midi… je me rabats sur une sorte de snack qui propose de la nourriture déjà préparée. Je me prends des aubergines avec du fromage, des pommes de terre et du poivron.
Après cette pause déjeuner, je vais m’attaquer à une grosse montée selon mon GPS. Dans ces cas-là je n’insiste pas, je pousse le vélo. Surtout qu’ensuite la route goudronnée laisse place à un chemin à peine visible. Je me faufile entre les ronces et les hautes plantes, et décide d’aller jusqu’au bout.
Je me dis dans ma tête, en rigolant intérieurement, que je vais tomber sur un portail tout au bout ! Quelle ne fut pas ma surprise lorsque ce rêve devint réalité ! Un portail inébranlable avec un grillage barbelé tout autour !! Impossible de passer avec le vélo. Comme la dernière fois, je longe le grillage en essayant de trouver un trou : rien. J’imagine des stratagèmes pour faire passer mon vélo de l’autre côté : trop dangereux. OK, je ne m’avoue toujours pas vaincu. Juste avant d’arriver devant cet obstacle, j’avais remarqué un autre semblant de chemin. Je laisse mon vélo, je pars à pied pour découvrir où mène ce sentier. Il amène devant un autre portail mais que je peux ouvrir, youpi !
Ce que je trouve étonnant avec ces histoires de portails, c’est qu’il n’y en ait pas au début du sentier mais uniquement à la fin… À croire que les gens ne passent que par un seul bout du chemin… Libéré, délivré, je reprends ma route très heureux d’avoir, une fois de plus, déjoué les plans machiavéliques des portails ! (oui j’écris ces lignes avec peu de sommeil !)
La journée passe vite, je me retrouve le soir aux alentours de 18h près d’une plage. Je change d’avis et ne souhaite pas rester dans un camping ce soir mais plutôt passer deux nuits dans une vraie chambre à partir du lendemain soir. J’arrive à la plage de Berchida. Un endroit très joli avec un petit kiosque qui propose à boire, des toilettes, une douche et une mer magnifique. C’est vendu, je passerai la nuit ici dans ma tente 🙂
Je me commande une bière Ichnusa non filtrée et je profite du Wifi pour réserver deux nuits dans une chambre à Oliena à partir de demain ! Nouvel objectif : atteindre Oliena demain, 55 km 🙂
mercredi 5 juin
🚴♂️ 56 km | ⏱️ 3h29 | 💨 16,2 km/h | ↗️ 930 m | 🌡️ 32°C | Berchida 🇮🇹 → Oliena 🇮🇹
J’ai très bien dormi cette nuit 🙂 il est 8h du matin, je me lève et je file directement faire un plongeon dans la mer. Elle n’est pas aussi chaude que lorsque j’étais sur l’archipel de la Maddalena, mais c’est nageable ! Je suis le premier à mettre le pied sur la plage (hormis les trois maîtres-nageurs >>) de la journée ! Seul sur la plage, seul dans la mer… une sensation que je n’avais plus ressenti depuis que j’avais nagé dans le Rhône durant l’été 2022. Ce début de journée commence sur des chapeaux de roues ! Après une vingtaine de minutes à me baigner, je me douche, je range ma tente et mes affaires et je file !
Sur mon chemin, j’aperçois un panneau qui indique un lieu où l’on peut acheter du fromage Ricotta Miel. J’hésite à m’y arrêter mais en même temps j’ai envie de rencontrer des vrais Sardes ! Les gens ici sont assez froids, ils esquivent souvent mon regard, ne semblent pas être curieux… ça change de la Corse voire du Sud-Est de la France ! Du coup je m’y lance 😉 Lorsque j’arrive dans ce lieu, deux chiens m’aboient dessus en guise de bonjour j’imagine. Je rentre à tâtons dans un jardin et je tombe sur un monsieur assis à une table. Je parle un peu italien, je lui demande si c’est possible de goûter la Ricotta Miel qu’ils semblent proposer. Il fait appel à sa femme, qui sort, et je lui dis « gustare, gustare ricotta miele ». J’ai l’impression que c’est compliqué pour eux mais finalement ils acceptent. J’arrive à me faire comprendre et à comprendre le monsieur, avec qui je discute un petit peu. Je lui dis que je voyage à vélo depuis Marseille. Il me dit qu’il connaît Marseille de nom mais ne sait pas la situer. Il n’est allé qu’en Italie et en Sardaigne dans sa vie. Pendant ce temps-là, la dame m’amène deux fromages : de la ricotta et du pecorino. Accompagnés d’une bière Ichnusa et de la charcuterie. Je goûte aussi le pain sarde, qui s’appelle Pane Carasau. Un pain très fin et craquant que j’adore ! Ici, tout est fait maison ! Je règle ma part du repas et prend à emporter le fromage et le pain 🙂
Après avoir traversé une belle partie de la campagne sarde avec ses vaches et veaux, j’arrive à Irgoli. J’adore toutes les fresques qui sont dessinées sur les murs ainsi que l’église sur la place. Je m’y arrête une heure pour manger le reste de mon fromage et mon pane carasau.
Il me reste maintenant une vingtaine de kilomètres avant d’arriver à Oliena. Le soleil tape fort, la route grimpe, pas évident. Je suis pourtant plein d’énergie mais je sens que je n’ai pas mangé suffisamment ce midi, je manque de glucides. Arrive un moment où je craque et je dévore dix biscuits que j’ai acheté un peu plus tôt dans la journée.
J’arrive à mon logement à Oliena à 16h35, épuisé. C’est vrai que ce matin j’ai dû nager près de 400 mètres dans la mer, ça fait beaucoup d’efforts !
jeudi 6 juin
📍 Oliena 🇮🇹
vendredi 7 juin
🚴♂️ 54 km | ⏱️ 4h04 | 💨 13,2 km/h | ↗️ 1321 m | 🌡️ 32°C | Oliena 🇮🇹 → Villanova 🇮🇹
Après avoir passé deux nuits dans un B&B (Bed & Breakfast) plutôt confortable, je quitte le village aux alentours de 9h. Je vais visiter la ville d’Orgosolo car elle est célèbre pour ses fresques murales.
Avant d’arriver à la ville, ça grimpe fort ! Même si c’est le matin, je sens que la chaleur me fatigue plus rapidement. Je m’arrête assez régulièrement.
Et c’est après avoir visité cette ville que je découvre un des plus beaux endroits que je n’ai jamais vus auparavant. Des vallées verdoyantes avec des animaux partout. Je suis seul sur cette route et j’en profite pour m’arrêter et observer les animaux.
En poursuivant ma route, je dévie pour emprunter un chemin plutôt rocailleux. Je tombe nez à nez sur des vaches qui, je pense, n’ont pas l’habitude de rencontrer des humains !
Voyant que le chemin ne mène à nulle part, je décide de faire demi-tour et de continuer sur la route bitumée. Une fois au bout de cette route, un chemin prend le relais et je me retrouve dans le Parc national du Gennargentu. Je suis tout seul, dans ce parc. Les sentiers sont praticables à vélo, sauf à certains moments où je dois marcher pour éviter de tomber !
L’objectif est d’arriver à un endroit où se trouvent des piscines naturelles. Après une journée chaude et éprouvante, j’arrive enfin à ces piscines et en profite pour me baigner un peu 🙂
samedi 8 juin
🚴♂️ 57 km | ⏱️ 3h45 | 💨 15,3 km/h | ↗️ 1105 m | 🌡️ 31°C | Villanova 🇮🇹 → Gavoi 🇮🇹
J’étais si fatigué de la veille que je me suis endormi vers 22h. L’itinéraire que je compte emprunter me fait passer par un sommet qui est à 1700 mètres d’altitude. La route n’est pas goudronnée et elle est plutôt raide sur plusieurs kilomètres. N’ayant rien à manger, je fais un tour dans un village pour faire des courses. En revenant, je prends l’itinéraire qui se trouve en dessous d’une route surélevée. Je dois traverser une rivière, du coup c’est parti pour retirer les chaussures et mettre les tongs !
En réalité, en allant un peu plus loin, je me rends compte que le chemin n’est pas praticable… je commence à fatiguer de bon matin… je m’arrête pour me faire bouillir de l’eau et me prépare des pâtes. J’ai besoin de motivation pour continuer car la route va être longue ! Je rebrousse chemin, je retraverse la rivière et je retourne sur la route. Il y a un autre chemin goudronné qui rejoint mon itinéraire un peu plus loin, donc je l’emprunte. Je repasse de nouveau sous la route surélevée puis c’est parti pour grimper ! Et je grimpe, je grimpe, je grimpe… jusqu’à me rendre compte que je n’ai pas suffisamment d’eau avec moi ! Je me crève à pousser mon vélo sur un chemin rocailleux où la température atteint presque les 40 degrés et j’ai encore 4 km comme ça… je commence à prendre peur de me déshydrater avec tout ça. Il est 14h, je m’arrête et je regarde sur mon téléphone s’il existe une carte qui répertorie des points d’eau. En effet, le site eaupotable.info les répertorie. Je remarque qu’il y a un point d’eau tout en haut sur la montagne mais assez loin d’où je me trouve ou sinon un autre point d’eau si je prends la route bitumée. Je réfléchis une dizaine de minutes et je prends la décision de revenir sur mes pas et de prendre la route goudronnée. J’ai trop peur de ne pas y arriver. Même pour se rendre jusqu’à ce point d’eau par la route c’est assez compliqué. Il y a beaucoup de virages et ça monte – même si c’est plus faisable que sur le sentier. Je rêve de boire cette eau, je m’imagine la boire, bien fraîche, aaaah. Heureusement la fontaine existe vraiment et je bois un litre d’eau d’un coup !! Qu’est-ce que ça fait du bien, bon sang ! Peu après, j’arrive au col et là c’est la grande descente !
Je passe par plusieurs villages dont Fonni. Je m’arrête le soir devant un magnifique lac, le Lago di Gúsana, où je plante ma tente. J’en profite également pour nager, l’eau est trop bonne !
dimanche 9 juin
🚴♂️ 46 km | ⏱️ 2h54 | 💨 16 km/h | ↗️ 764 m | 🌡️ 29°C | Gavoi 🇮🇹 → Samugheo 🇮🇹
Le matin, alors que je rangeais mes affaires, une voiture arrive et deux hommes sortent du véhicule. L’un d’eux me demande s’il peut pêcher ici. Je lui réponds qu’il n’y a pas de problème 🙂 on commence à sympathiser, il m’offre une bière, que j’accepte, et on discute ! Je passe un bon moment avec eux, on discute de Marseille, ils m’expliquent qu’en Sardaigne il n’y a pas beaucoup de travail mais que c’est bien pour passer du bon temps.
Ce soir j’ai trouvé une chambre d’hôtel à un prix très abordable, j’aurai enfin mon confort tant mérité ! Mon GPS me fait prendre des routes tranquilles avec des jolies vues 🙂
Lorsque j’arrive à l’hôtel à Samugheo, un vieux monsieur boit une bière à une table et m’invite à boire avec lui. Même s’il parle très peu français, voire pas du tout, on arrive à se comprendre. Ensuite, une autre personne se joint à lui et on discute tous ensemble ! Un verre de bière, deux verres, trois verres… waouh, ma tête commence à tourner ! En tout cas je passe un bon moment en leur compagnie.
lundi 10 juin
🚴♂️ 38 km | ⏱️ 1h58 | 💨 19,3 km/h | ↗️ 243 m | 🌡️ 21°C | Samugheo 🇮🇹 → Oristano 🇮🇹
Aujourd’hui c’est le jour où je rejoins mon ami Adrien à Oristano ! J’ai très peu de kilomètres et les routes descendent pas mal donc j’arrive assez vite à destination. Rien de bien spécial si ce n’est qu’il y a un peu de pluie ! C’est rare, c’est pour ça que je le souligne 🙂
mardi 11 au 15 juin
📍 Oristano 🇮🇹
dimanche 16 juin
🚴♂️ 60 km | ⏱️ 3h28 | 💨 17,3 km/h | ↗️ 481 m | 🌡️ 24°C | Oristano 🇮🇹 → Arbus 🇮🇹
Après être resté presque une semaine avec mon ami Adrien, je reprends la route un jour plutôt nuageux. Je prévois de rejoindre Cagliari, ville la plus grande de Sardaigne, vendredi 21 juin. Il faudrait donc que je roule environ 50 km car mon itinéraire fait 300 km. Je vais longer toute la côte, me rendre sur les deux îles qui se trouvent au sud-ouest de la Sardaigne pour arriver par l’ouest à Cagliari. Une nuit sur place puis je prendrai le train le lendemain pour aller à Porto Torres, port où j’embarquerai pour Barcelone le 23 juin !
Le début du trajet est très plat ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas roulé sur des routes aussi plates sur une vingtaine de kilomètres. Je passe devant des marécages où je vois des flamands roses puis énormément d’oiseaux blancs dans les arbres. Je n’ai pas pris de photos mais vous pouvez retrouver les vidéos sur ma story « Sardaigne » sur mon Instagram. J’arrive ensuite dans une petite commune qui s’appelle Sant’Antonio di Santadi. Visiblement il y a une fête puisque énormément de gens sont rassemblés dans les restaurants et les bars, un marché y est même présent. Je traverse le village puis les collines. En fin de journée, je tombe sur les dunes de Piscinas. Je décide de camper sur les dunes de sable.
lundi 17 juin
🚴♂️ 57 km | ⏱️ 3h50 | 💨 14,8 km/h | ↗️ 1118 m | 🌡️ 35°C | Arbus 🇮🇹 → Masua 🇮🇹
Aujourd’hui va être la journée la plus compliquée mentalement et physiquement ! En effet, il va commencer à faire très chaud et j’ai deux montées de 6 km qui s’annoncent plutôt raides. J’ai plutôt bien dormi sur les dunes de sable, c’est toujours agréable de passer la nuit sur une sorte de plage 🙂
N’ayant pas beaucoup d’eau, j’essaie de trouver des points d’eau désespérément. Je passe devant un camping et n’ose pas aller voir, alors qu’il devait y en avoir. Durant ma première longue montée, je passe devant un bâtiment plutôt étrange, abandonné. Je découvre que cette région était autrefois riche par ses mines présentes un peu partout.
Après m’être arrêté à Fluminimaggiore pour faire trois courses et manger, je reprends la route. Les paysages ne m’impressionnent pas plus que ça au début par contre une fois que j’arrive sur la côte, là c’est à couper le souffle !
J’ai juste une hâte : dépasser cette fichue montée pour apprécier la descente. Je m’arrête d’ailleurs plusieurs fois dès que je croise de l’ombre sur ma route. Parfois des arbres un peu plus gros font un peu d’ombre, ce qui suffit pour me reposer quelques minutes. Je croise un couple de marcheurs, qui sont Français ! Ils ont fait une randonnée mais vu que le chemin n’était pas très praticable à pied, ils préfèrent prendre la route au retour. Ils me demandent combien de kilomètres il reste jusqu’au village de Masua, là où je me rends également. 6,9 km ! Dont 3,5 km de montée. Ils expriment tous les deux un souffle de soulagement. Je me rends compte, en voyageant, que les Français sont plutôt sportifs. C’est souvent eux qui sont à vélo ou à pied. Je reprends la route, lentement et juste avant la dernière partie de montée, je m’arrête quelques minutes.
La pente fait 10%, dernière ligne droite ! Je pédale lentement, mais sûrement, m’arrête encore un peu à l’ombre puis quelques derniers coups de pédale et… me voici en haut ! Enfin ! Et là, arrive un truc de fou. Je prends la descente, et je m’aperçois que la pente est super raide, je vais méga vite ! J’ai même un peu peur tellement je vais vite. Je me rends compte que je suis à 63 km/h !! J’ai jamais roulé aussi vite. Je pense que j’aurais pu atteindre les 70 km/h si je ne freinais pas dans les virages. Mon arrivée à l’auberge se fait en quelques minutes… c’était dingue !!
L’auberge est située sur un site minier, du coup je me fais contrôler à l’entrée. Pas de problème, le gardien me laisse passer. Après l’auberge à Calvi en Corse, celle-ci est la deuxième moins chère de mon voyage : 26 euros avec petit déjeuner compris. Je dois écrire mes informations sur un immense livre sur lequel tous les voyageurs qui sont passés par là ont laissé leur trace. Je vois écrit « CDSB » sur la raison du séjour, du coup je demande à l’hôte qu’est-ce que cela signifie. En réalité, cela veut dire Cammino de Santa Barbara. Il me dit « tu ne connais pas ? ». Il semblait étonné que j’ignore ce chemin de randonnée, mais non, je ne connais pas. En gros, c’est un chemin de pèlerinage qui passe par une partie des anciennes mines et certaines églises. Il s’étend de Piscinas (là où j’ai dormi la nuit dernière) jusqu’aux îles qui se trouvent au sud-ouest de la Sardaigne. Il existe aussi un itinéraire cyclable, mais avec la chaleur, je préfère éviter les chemins escarpés.
Je prends mon dîner sur une table située devant l’auberge et je fais la rencontre d’un groupe de randonneurs italiens, qui justement empruntent ce sentier. Je discute avec une dame qui parle plutôt bien français, pour mieux comprendre leur projet 🙂 j’explique aussi mon voyage, ce qui impressionne le groupe.
mardi 18 juin
🚴♂️ 60 km | ⏱️ 3h50 | 💨 14,5 km/h | ↗️ 698 m | 🌡️ 33°C | Masua 🇮🇹 → Sant'Antioco 🇮🇹
J’hésite entre emprunter la route qui longe la côte mais avec un peu de trafic ou prendre une route de montagne qui sera sans voiture mais avec plus de dénivelé. Je choisis finalement la route. J’ai peur de me retrouver à court d’eau, sachant que l’eau du robinet ici n’est pas potable. Je ne regrette quand même pas mon choix, j’ai le droit à de sublimes vues. Ce qui m’étonne en revanche c’est ce vent. Un vent super fort.
J’apprends en m’arrêtant chez un vendeur de fruits et légumes que c’est le sirocco ! Ce vent qui amène le sable du Sahara. Du coup, le ciel est gris mais sans nuage. C’est assez bizarre mais ça m’arrange.
Je pensais au début me rendre sur une seule île mais ça me ferait faire une boucle. Finalement, je vais prendre deux ferries, un qui m’amène à la plus petite île puis le deuxième qui m’amène sur la plus grande. Sachant que la grande île, Sant’Antioco, est reliée par un pont à la Sardaigne continentale.
Je suis très surpris par la beauté de la ville Carloforte lorsque j’arrive avec le ferry. La ville est très mignonne avec des petites ruelles et une grande place ombragée par quatre immenses arbres. Ensuite, je prends mon deuxième bateau pour arriver à Calasetta. Une ville complètement différente par rapport à Carloforte mais super jolie aussi. Les maisons sont toutes blanches avec des teintes bleues ; j’adore !
Ce soir je pense camper. Mais où ? Nul ne le sait ! Je continue ma route en visitant l’île à vélo. J’emprunte une route qui perd son enrobé au bout de quelques kilomètres et j’arrive devant un chemin obstrué par une chaîne. Il y a des panneaux partout qui disent « accès interdit », « chemin privé »… je pense que le propriétaire du terrain en a eu marre car sur mon GPS et celui de Google Maps, la route est empruntable par quiconque. Bref, obligé de faire demi-tour… Ce détour par la route me fatigue énormément, mais au bout de 60 km totaux, je découvre une petite place avec un ancien puits où je peux poser ma tente un peu à l’abri des regards. Demain j’aimerais bien dormir dans un hôtel mais ils sont tous hors de prix…
mercredi 19 juin
🚴♂️ 68 km | ⏱️ 4h13 | 💨 14,8 km/h | ↗️ 392 m | 🌡️ 35°C | Sant'Antioco 🇮🇹 → Teulada 🇮🇹
Je pars à 8h du matin ! Je dois faire des courses, je suis à court de nourriture. J’arrive à Sant’Antioco, la plus grande ville de l’île, et je m’arrête à un supermarché. J’achète de quoi tenir les prochains jours et je me prends un capuccino dans leur zone café. Au supermarché, en regardant les préparations à base de pain dans la vitrine, je remarque une sorte de pizza mais avec une pâte brisée et fermé. Un peu comme un chausson mais avec au centre un trou où l’on voit des tomates. Je me dis pourquoi pas. Cela coûte 13 euros le kilo, la part qu’ils exposent fait un kilo… ouch, je m’y attendais pas ! En tout cas c’était très bon, j’en ai pris la moitié pour le petit-déj !
Je visite rapidement la ville, j’apprends que Sant’Antioco était le nom d’une personne qui a fondé la ville et qu’il est même allé à l’abbaye de Saint Victor de Marseille !
Je quitte ensuite l’île par le pont.
Après avoir observé les flamands roses, je pars en direction d’une ville qui s’appelle Telauda. Là-bas se trouve un robinet où je peux remplir mes gourdes. J’y arrive vers 16H30. Je dois dire que je trouve l’endroit reposant. J’aimerais bien dormir ici mais je ne souhaite pas débourser 60 euros pour une nuit d’hôtel, je trouve ça hors de prix surtout pour une ville peu touristique… je cherche pendant un moment où planter ma tente, et je découvre un bâtiment qui semble abandonné. Je décide de me poser sous le préau de celui-ci. Je remarque un gars qui, du haut de sa fenêtre, me repère et m’observe. Un peu plus tard dans la nuit, il sort sa lampe torche et m’éclaire pendant une dizaine de secondes. Je comprends que je l’embête (alors que je ne fais strictement rien), du coup ça me met mal à l’aise et je me déplace dans le jardin de ce lieu abandonné.
jeudi 20 juin
🚴♂️ 90 km | ⏱️ 5h44 | 💨 15,7 km/h | ↗️ 728 m | 🌡️ 31°C | Teulada 🇮🇹 → Cagliari 🇮🇹
la nuit a été dure, j’ai très peu dormi car mon matelas est toujours crevé et des fourmis se sont incrustées dans ma tente. Je pars à 7h et commence à rouler mon col de la matinée. Finalement, malgré le fait que je suis très fatigué, je passe la montée plutôt facilement ! Pédaler le matin avec une température modérée, y a pas mieux ! J’arrive à la ville de Domus de Maria, où je m’arrête pour prendre un capuccino et trois beignets. J’en profite pour aller aux toilettes et me laver les dents. Aujourd’hui, j’atteindrai Cagliari. Je n’ai pas envie de m’arrêter une nuit de plus en camping sauvage avec mon matelas crevé. Je m’arrête entre temps à Nora, une ville avec des ruines romaines, puis à Sant Pietro où je remplis mes bouteilles d’eau et me fais à manger des pâtes à l’arrabiata 🙂 étant donné qu’il n’y a qu’une route le long de la côte, celle-ci est assez chargée en véhicules, il n’y a pas d’espace pour les piétons/vélos et en plus je me fais frôler par un dingue. Du coup, je préfère assurer ma survie et je mets mon GPS en mode gravel pour avoir accès à un itinéraire plus tranquille. Le GPS m’indique un chemin parallèle à la route principale puis après me dévie dans une colline avec un sentier très rocailleux. J’emprunte même un chemin qui m’est interdit mais bon… pas envie de faire demi-tour donc je le prends. Je me trouve dans une zone bizarre, une sorte de zone industrielle mais dans la nature… finalement je m’en sors plutôt bien et retrouve la route principale.
Je ne suis plus très loin de Cagliari. Je prends des routes droites sur des kilomètres… où est le plaisir ?!
Pour rejoindre Cagliari, je dois emprunter un pont, sans espace cyclable évidemment ! Les voitures sont censées rouler à 50 km/h mais évidemment elles sont toutes au moins à 80. C’est un peu flippant mais je n’ai pas le choix, je me lance ! Le seul côté que j’aime bien c’est l’adrénaline que mon corps libère. Je vais à une folle allure, je suis emporté par cet élan de vitesse. J’arrive à mon auberge vers 18h, je fais la rencontre d’André, un Allemand, qui est arrivé la veille à Cagliari. On part manger une bonne pizza et boire des coups ensemble. Cagliari est une ville qui bouge tellement ! C’est la première fois que je vois autant de jeunes personnes au même endroit en Sardaigne ! J’ai vraiment l’impression d’être dans un autre univers ou d’être revenu dans les grandes villes françaises 😉
vendredi 21 juin
📍 Cagliari 🇮🇹
Je visite Cagliari à pied puis le soir je vais dans un restaurant kirghize avec André. Après le restaurant, on rejoint un groupe de jeunes qui échangent en anglais, dans un bar à ciel ouvert. Je passe un très bon moment avec toutes ces personnes.
samedi 22 juin
🚴♂️ 57 km | ⏱️ 3h50 | 💨 14,8 km/h | ↗️ 1118 m | 🌡️ 35°C | Arbus 🇮🇹 → Masua 🇮🇹
Je quitte Cagliari après avoir passé deux nuits dans l’auberge. Le plan est : prendre le train jusqu’à Sassari, dormir quelque part entre cette ville et Porto Torres, puis le lendemain prendre le ferry pour Barcelone !! Le train est à l’heure, j’arrive à Sassari à 18h. Je fais quelques courses puis me prends une pizza un peu spéciale… une pizza avec des frites ! Oui, j’ai osé… en même temps ils la proposent, c’est bien pour l’essayer ! 4,50 euros, je ne vais pas m’en priver ! Surtout que c’est ma dernière pizza en Sardaigne car ensuite on passera aux tortillas espagnoles. J’ai 21 km entre Sassari et Porto Torres, je fais 11 km et tombe sur une pinède où je décide de planter ma tente. Il fait quasiment nuit, je m’endors difficilement avec ce fichu matelas mais je m’endors…
dimanche 23 juin
🚴♂️ 57 km | ⏱️ 3h50 | 💨 14,8 km/h | ↗️ 1118 m | 🌡️ 35°C | Porto Torres 🇮🇹 → Barcelona 🇪🇸
Lorsque je me réveille, à 6h30, je découvre qu’il a plu cette nuit ou ce matin ! Je n’avais pas mis le toit de tente car je ne pensais pas qu’il allait pleuvoir. Heureusement la pluie devait être fine car je ne suis pas mouillé dans ma tente. Je pars à 8h et arrive à Porto Torres à 8h40. Je suis plutôt impatient d’arriver à Barcelone !
N’ayant pas trouvé d’hôte pour la nuit, je réserve une nuit dans un dortoir dans le centre de Barcelone.
lundi 24 au 26 juin
📍 Barcelona 🇪🇸
jeudi 27 au 30 juin
📍 Marseille 🇫🇷
Retour à Marseille le temps qu’il faudra pour passer du temps avec ma grand-mère malade.
Bonne route Arno
Belles découvertes, belles rencontres et voyage plein d’enseignements
Une élève Es13 🙂
Bonjour Arno,
Je viens de parcourir votre blog,ce qui est moins fatiguant que le vélo 🤭,je suis contente de pouvoir vous suivre
Bonne route pour aujourd’hui
À bientôt
Sylvie Feuillerat
Votre démarche est passionnante. J’ai hâte de suivre votre périple africain. Belle route et bons chemins !
Guy