Cet article fait référence à mon voyage en auto-stop en Italie avec Ellyn.
Le Vatican a toujours été un endroit mystérieux pour moi. Une ville-État, minuscule, à l’intérieur d’une ville… il fallait que je visite cet endroit pour éteindre cette curiosité en moi.
C’est ce qu’il se passe, ce 19 juillet 2020.
En faisant la queue pour rentrer au Vatican, je commence à réaliser que je vais au Vatican. Ça m’a toujours paru impensable de venir ici, de visiter le lieu où le Pape vit. On parle du Pape. Le vrai de vrai ! Même si la religion catholique ne m’intéresse pas plus que ça, c’est un endroit rempli d’histoire, qui attise ma curiosité d’aventurier. Une fois les contrôles passés, j’accède enfin au lieu saint.
J’arrive sur une place immense, avec des groupes de personnes éparpillées ici et là. Je pars explorer les lieux. J’arrive devant un monument qui ne me laisse pas indifférent. Une sculpture en bronze, représentant des gens sur un bateau. Je comprends rapidement que ces gens ne sont d’autres que des migrants ou des réfugiés fuyant les problèmes de leur pays. Ils sont très reconnaissables grâce à leurs habits typiques de Syrie ou de communauté juive. Je trouve ça très honorable d’intégrer cette œuvre sur un lieu aussi symbolique qu’est le Vatican. Nous sommes tous humains après tout, peu importe nos origines ou nos appartenances religieuses. Au même moment, je jette un bref coup d’œil aux personnes regroupées sur la place. Ils regardent tous dans la même direction : vers une fenêtre, ornée d’un petit tapis rouge.
Douze heures, le clocher se met à retentir et le Pape sort sur le balcon.
Je suis tout excité ! Je veux le voir de mes propres yeux ! Je me dirige vers la fenêtre, car j’étais loin, pour pouvoir le voir et le filmer. C’est un moment incroyable car je ne m’y attendais pas du tout ! Le Pape quoi ! Après une quinzaine de minutes de discours en italien et en latin, je suis la foule et pars en direction de la très célèbre Basilique Saint-Pierre.
Je dois dire que durant mes voyages, j’en ai visité des églises, des monastères, des basiliques, des chapelles, des cathédrales… J’ai donc plus de mal à être émerveillé devant ces monuments. Avant de rentrer, j’aperçois une statue qui attire mon attention. Je reconnais l’écriture arménienne en dessous. C’est Grégoire l’illuminateur ! Celui qui a apporté la religion chrétienne à l’Arménie et a fait de cet État le premier pays chrétien au monde !
Je rentre dans cette basilique et là… wao- non en fait pas grand-chose. C’est mentir de dire que ça ne me plaît pas, car cet endroit réveille en moi des émotions. De l’apaisement tout d’abord, puis une sorte de sérénité. Mon regard parcourt chaque détail architectural et se pose sur une fresque hindoue. Ah, là ça me plaît ! J’apprécie quand l’architecte prend l’initiative de puiser son inspiration ailleurs, afin de lier deux éléments proches dans leur esprit, mais éloignés dans leur culture. Ce lieu ne me laisse pas de marbre, mais ne m’enchante pas plus que ça. Je sors et me pose sur le rebord du mur. Ellyn visite avec Maxim, un Ukrainien que nous avons rencontré la veille dans notre auberge de jeunesse. Pendant qu’ils admirent le chef d’œuvre qu’est Saint-Pierre, je sors mon téléphone pour profiter de l’événement mensuel de Pokémon GO.
Le temps passe, et il est l’heure pour nous de quitter Maxim. Et puis Rome, pour rejoindre une autre grande ville : Naples ! Et cette fois-ci, contrairement aux autres fois, je laisse carte-blanche à Ellyn. Elle a les pleins pouvoirs de décider où se rendre pour faire du stop. J’ai un peu envie de me reposer et de voir comment elle peut gérer la situation.
Il est aux alentours de 14h, je prends le métro avec Ellyn pour rejoindre une station de bus en dehors de la capitale. On se laisse deux jours pour rejoindre Naples, afin de profiter du voyage, et peut-être aller piquer une tête dans la mer méditerranée. Nous arrivons à la station de bus, nous nous posons sur des marches d’escaliers. J’ai une soudaine envie de manger. Et qu’est-ce que j’ai à manger… hum… uniquement des fruits. C’est l’idée ingénieuse d’Ellyn. Un repas que de fruits ! Je me moque, mais il est vrai que nous manquions cruellement de vitamines de fruits, ces derniers jours. L’idée était donc louable. Heureusement que le brugnon que j’ai en ma possession est bien juteux, chanceux que je suis.
Il est 15h. Une multitude de bus viennent et partent depuis ce terminus. Notre bus a un numéro dans les 700, nous attendons patiemment qu’il arrive. Je le vois arriver. Je préviens mon amie et je commence à ranger mes affaires. Le bus a cinq minutes d’avance, il va donc faire descendre les passagers puis attendre son horaire pour partir. Ça me paraît logique, non ? Vous ne pensez pas, lecteur, lectrice ? Eh bien, la logique à cette station de bus n’existe tout bonnement pas ! Le bus part aussitôt qu’il arrive ! J’échange un regard d’étonnement et de panique avec Ellyn, et je tape un sprint pour tenter de le rattraper. En vain, le bus nous échappe.
Nous décidons de prendre un autre bus qui nous rapproche de notre point de stop initial. Nous attendons de nouveau une quinzaine de minutes. La température est d’environ 35°C à l’ombre, c’est dur, mais nous tenons bon. Le bus de substitution arrive, nous montons et nous quittons ce lieu maudit.
Nous arrivons au point de stop. Je ne le sens pas. La route est très peu fréquentée, nous sommes dans un virage, les gens ne font pas attention à nous… Nous devons changer d’endroit. En continuant notre route à pied, nous traversons une résidence, entourée d’arbres. Je remarque des parents avec leurs enfants qui font des dessins, non loin des bâtiments. Tout de suite, je me remémore un tas de souvenirs. J’animais des ateliers peinture pour des enfants de quartiers dans une association marseillaise. Le principe était le suivant : s’installer avec des bâches au pied des immeubles et offrir aux enfants des crayons de couleurs, de la peinture, des feutres, afin qu’ils s’expriment par le dessin. Je suis convaincu que le fait d’enseigner l’art à des enfants de bas âge, leur permet de s’éveiller et d’attiser leur curiosité. J’en ai eu la certitude, lorsqu’un homme et sa sœur d’un des quartiers, âgés de trente ans, étaient passés nous voir en remerciant l’association d’avoir été présente pendant leur enfance.
Nous marchons sans vraiment savoir si le point de stop que nous rejoignons est viable. Et dans ces moments difficiles, j’ai tendance à ne pas trop parler. Nous passons devant une cité délabrée, de mon point de vue moins jolie que la précédente. À ce moment-là, j’ai envie de m’exprimer plutôt que de penser. « On a quand même de la chance de ne pas vivre dans des bâtiments comme ceux-ci », dis-je à mon amie. Je veux savoir ce que pense Ellyn et surtout sentir qu’elle partage mon opinion. Elle me fait comprendre que ces gens n’ont sûrement pas le choix de vivre ici. Je suis d’accord. J’aime bien lancer un sujet de discussion d’après ce que je vois au moment présent. Ça permet de me souvenir d’un lieu qui paraît banal à première vue, mais qui finalement devient important à mes yeux, suite à l’interprétation que j’en fais.
Nous arrivons enfin au point stratégique, à l’entrée de la voie rapide qu’on essaie toujours de rejoindre. Ellyn se tient devant moi, pouce levé, mettant tout le peu d’énergie qui lui reste pour croire à la voiture qui s’arrêtera. J’en fais de même. Et là, le miracle se produit. Une dame seule, de la cinquantaine, s’arrête et nous propose de nous emmener à Sabaudia. Je crois rêver. Une dame seule qui s’arrête, c’est extrêmement rare ! Nous montons dans sa voiture. Lucia nous parle de ses voyages qu’elle a fait seule en Europe. C’est une femme qui je pense, a besoin de revivre ces moments d’aventure et c’est pour cela qu’elle a décidé de s’arrêter pour nous. Elle est adorable. Elle alterne entre anglais, italien et parfois français, pour que je puisse la comprendre totalement. Je pense que, lorsque je fais du stop à l’étranger, ce que je préfère, c’est me débrouiller à m’exprimer et à comprendre mon interlocuteur.trice. C’est tout un art. Parfois c’est frustrant, car la barrière de la langue est présente. Mais tout le défi est là ! Tous les moyens sont bons pour réussir à comprendre et à se faire comprendre : Google Traduction, les gestes, les regards, les mots internationaux (« OK », les noms des villes/pays, « hôtel » …). D’autant plus quand je ressens la connexion entre la personne et moi.
Lucia nous dépose finalement juste devant la plage de Sabaudia. L’ascenseur émotionnel est en marche. Après avoir galéré pendant presque trois heures, Ellyn et moi arrivons à un endroit qui nous inspire confiance. Ce voyage est incroyable. Je suis très heureux. Heureux pour moi, heureux pour ma compagne de route et heureux pour Lucia. Car je pense que dans l’auto-stop, le bonheur est communicatif. Je suis heureux car nous avons réussi à atteindre notre objectif. Lucia est heureuse car elle nous fait avancer dans notre périple. Finalement, nous sommes entourés de bonheur.
La plage s’étend sur plusieurs kilomètres et amène sur une jolie montagne au loin : le Mont Circé. Elle est remplie de monde mais se vide au fil du temps qui s’écoule. Je crois que nous avons bien mérité d’aller se reposer sur le sable fin de la plage et de se baigner. L’eau est chaude. Je sens la différence de température entre le nord de l’Italie et ici. Je suis assez frileux de base, mais quand l’eau est à plus de 25°C, je n’hésite pas une seconde. J’adore nager loin. Je me sens libre d’aller n’importe où. C’est d’ailleurs ce que je fais. Je vais à environ cent mètres de la plage, j’enlève mon caleçon et je profite du contact de l’eau avec mon corps nu. Un plaisir intense s’empare de moi. Je vis pleinement le moment présent.
Le soleil commence à se coucher, je remets mon caleçon et retourne sur la plage.
Une fois arrivé, je récupère un transat laissé sur la plage appartenant au bar d’à côté. Je m’installe dessus, me place face à l’horizon, et admire le coucher du soleil. Je repense à cette journée et je m’évade dans mes pensées… Puis vient le tour d’Ellyn. C’est normal, on partage. Je me place derrière elle, et je vois un cadre parfait pour prendre une photo. Je sors alors mon appareil de mon sac et je prends discrètement quelques photos. Je préfère prendre des photos quand la personne n’est pas au courant, c’est plus naturel.
La nuit commence à tomber, nous décidons de dormir sur la plage. Je suis très fatigué de la journée, mais ce n’est pas pour autant que j’arrive à m’endormir. En même temps, mon matelas gonflable m’a lâché la veille du voyage et j’ai dû trouver un substitut rapidement. Heureusement que mamie était là pour me prêter sa super natte de plage ! Bon, blague à part, ça m’évite (un peu) d’avoir du sable sur moi quand je m’allonge dessus. La nuit est noire. Les étoiles scintillent. Je décide d’utiliser une application mobile pour connaître leurs noms. J’apprends que les deux étoiles côte à côte qui brillent le plus ne sont autres que Saturne et Jupiter. Ellyn me fait réaliser qu’en regardant le ciel étoilé, nous ne sommes finalement pas grand-chose par rapport à l’infinité du ciel. Quand je commence à méditer sur ça, je pars très loin dans mes pensées… jusqu’à n’arriver à aucun résultat pragmatique. Je ne sais pas pourquoi, j’ai tendance à vouloir trouver une réponse à tout. Alors que je dois tout simplement apprécier ce moment, rien de plus.
La nuit est très longue. Je me réveille sans cesse, je glisse dans mon duvet, je me retourne pour trouver une position agréable, mais rien n’y fait. Six heures, le soleil se lève, et moi de même. J’entends les cris des enfants au loin, excités à l’envie de se baigner, avec les parents qui suivent derrière eux. En y repensant, même si j’ai mal dormi, j’ai passé une nuit à la belle étoile, dans un endroit auquel je n’aurais jamais pensé dormir. Merci la magie de l’auto-stop.
Le soleil est bien levé, la chaleur commence à taper, il est l’heure de partir à la conquête de Naples ! Le premier véhicule qui s’arrête, est une petite fourgonnette qui se rend au centre-ville de Sabaudia. Le chauffeur nous montre qu’il n’a pas de place à l’avant et que nous devons monter à l’arrière. Original, et nous acceptons à cœur joie. Nous nous retrouvons serrés entre les cagettes et la portière du véhicule. Je repense d’un coup à mon voyage en Iran, quand je me retrouvais à l’arrière de pick-up dans le désert le plus total. J’aime cette façon de voyager en mode roots, sans confort, à l’arrache, vers l’inconnu. C’est ce qui me fait vibrer. Quand on a de l’argent, on ne cherche pas à voyager de cette manière, on se facilite la vie et on recherche le confort. Mais moi je suis un aventurier ! Je ne recherche pas le confort. Je recherche l’excitation d’un voyage non planifié, je me laisse guider par le destin. Advienne que pourra ! Vive ce voyage !
Nous parvenons finalement à rejoindre Terracina, une ville non loin de la plage où nous avons dormi. Dans la vie, je suis quelqu’un qui aime aller jusqu’au bout des choses. J’ai du mal à me dire qu’il faut s’arrêter pour se reposer ou pour se ravitailler. J’ai l’impression de perdre mon temps. Mais si je ne le fais pas, je m’épuise rapidement et mes émotions s’emballent. Vu que le stop ne fonctionne pas très bien à l’endroit où nous sommes, nous prenons la sage décision d’aller acheter à manger au supermarché.
Ellyn adore boire du café, et j’ai aussi pris l’habitude d’en partager un avec elle. C’est vrai que ça remet les idées en place et ça procure un petit plaisir non négligeable ! À ce moment de la journée, je ne suis pas très serein. Je n’arrive pas à voir le bout du tunnel. Nous sommes très mal placés et les véhicules n’ont pas l’air d’aller à Naples. Je suis un peu désespéré, mais je ne me laisse pas abattre. Je prends la décision de revenir en arrière, et de marcher deux kilomètres pour revenir sur un rond-point. J’ai du mal à faire ce genre de choix, car pour moi c’est comme un échec. Revenir sur ses pas, revoir les mêmes paysages, repenser au passé… même proche… ça me démotive. Ellyn me fait confiance et me suit. Heureusement que je ne voyage pas avec une personne têtue ou fainéante ! Sinon nous n’aurions jamais pu arriver jusqu’ici. La chaleur est accablante, les personnes dans leurs véhicules nous ignorent presque, c’est loin d’être gagné. À ce moment-là, je ressens une soif qui me serre la gorge. Depuis le début, je me suis toujours dit que je n’achèterais pas de bouteille d’eau en plastique. Mais je pense qu’il faut savoir être raisonnable, et faire preuve de bon sens. Je n’ai pas envie de mourir de soif, ça serait une triste fin de voyage. Je pars donc acheter deux grandes bouteilles d’eau bien fraîches. Au moment où je reviens au point de stop, je ne vois plus ma partenaire. J’ai peur, où est-elle passée ? J’entends une voix au loin, sa voix, qui crie mon prénom. Ouf, soulagé, elle est vivante. Encore mieux, elle a même réussi à trouver une voiture ! Incroyable. Ellyn, tu gères.
C’est un homme de la trentaine, accompagné de son petit, qui accepte de nous prendre jusqu’à Gaeta. Ça nous rapproche vachement de Naples. Mais surtout, nous quittons enfin cette ville de malheur.
J’ai beaucoup de choses à dire sur cet homme. Je sens que c’est une personne différente des autres conducteurs qui nous prennent en stop. Il est un peu vulgaire, dans sa manière de parler, et je sens dans son regard et dans sa manière de prendre nos sacs à dos, qu’il a envie de montrer sa puissance. J’ai dû mal à l’expliquer, mais je ressens un côté macho. En revanche, Ellyn ne le ressent pas du tout comme ça, puisque le feeling avait l’air de bien passer entre elle et lui. Elle se met même à l’avant du véhicule. Elle a dû discuter avec lui le temps que j’achète de l’eau, c’est sûrement pour ça qu’elle se sent à l’aise. Je suis bien content d’être à l’arrière pour me reposer un peu. Je n’ai même pas à réfléchir à des sujets de discussions. Le pied. Les sujets sont variés, mais ils tournent autour de la méfiance par rapport au virus et à l’éducation de son petit. D’ailleurs, parlons-en de son gamin. Il est à l’arrière, sur son siège auto, et veut jouer avec moi. Je vais dans son sens, je lui prête ma casquette, capeo, en italien, il me la rend, puis la reprend, indéfiniment. Ça m’amuse, mais très rapidement, je sens la fatigue monter, et ça m’agace. Même si cet homme nous a sorti du pétrin, je n’ai pas trop confiance en lui, et tout se mélange dans ma tête. Je garde mon calme et je relativise. Une demi-heure après, nous arrivons bien à Gaeta et nous pouvons continuer notre route !
Nous ne sommes plus qu’à une heure de Naples. Il est aux alentours de 18h30. Nous décidons d’écrire « Naples » en très gros sur notre panneau. Pas moins de dix minutes après, une petite voiture jaune s’arrête, mais trente mètres plus loin. Les gens prennent le temps de réfléchir avant de s’arrêter, ce n’est pas évident pour eux. Nous nous immisçons dans leur vie privée en rentrant dans leur véhicule, surtout que nous sommes que des inconnus. Une femme et une jeune fille sortent du véhicule. Ils nous font signe de venir. Nous accourons, le sourire aux lèvres, et nos sacs sur le dos.
J’ai beaucoup apprécié que cette femme et sa fille se soient arrêtées pour nous. Elles ont contribué au bonheur de la fin de la journée. D’une part, parce qu’elles vont à Naples, et d’autre part, parce qu’elles sont d’une gentillesse inouïe. J’ai l’impression de les connaître depuis toujours alors que je viens à peine de les rencontrer. Elles parlent français, et ça, ça fait du bien en fin de journée de ne pas faire d’efforts à parler une langue étrangère. C’est vrai que je disais que ça faisait partie de l’excitation du voyage, mais j’apprécie parler ma langue maternelle après toutes ces péripéties. J’aime l’excitation que me procure l’auto-stop, mais j’aime aussi quand ça s’arrête. Je suis humain, pas une machine à lever le pouce sans émotion !
Pendant le trajet, je commence à remarquer la différence de conduite entre avant et maintenant. Les véhicules se coltinent les uns à côté des autres, créent des voies qui n’existent pas… c’est la jungle. Ça ne me dérange pas plus que ça, je le remarque juste.
Naples c’est un peu la ville mystérieuse. Si on écoute la majorité des gens qui nous prennent en stop depuis le début, il ne faut pas se rendre là-bas. C’est dangereux, c’est sale… mais les gens sont plus accueillants. Enfin, c’est ce qu’ils nous disent. J’écoute ces gens parler, mais je prends leurs mots avec des pincettes. Parce que si j’écoutais les gens qui me disent que l’Iran ou l’Albanie sont des pays « dangereux », je raterais les meilleurs moments de mon voyage. J’ai même tendance à vouloir me rendre dans ces endroits lorsqu’ils sont dangereux, juste pour prouver le contraire et pour que les gens se disent « waouh, tu es allé là-bas, mais… tu n’as pas eu peur ? tu es courageux ! ». S’ils savaient…
Donc pour en revenir à Naples, je suis hyper excité d’arriver. Je regarde Ellyn, et je sens qu’elle est aussi excitée et fatiguée que moi. Sa joie est visible à des kilomètres, ça en déborde presque ! Tout d’un coup, elle s’exclame en voyant le Vésuve. Je me retourne et je l’aperçois au loin. Ce volcan mythique, qui a marqué l’histoire par son éruption à Pompéi notamment, est là, devant moi. Je réalise soudainement le chemin que je viens de parcourir de Marseille jusqu’à Naples.
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